Le numéro 2 du Front islamique du salut (FIS dissous) Ali Benhadj (47 ans) qui a été remis en liberté, mercredi après 12 ans de détention, est une figure emblématique de l'islamisme radical algérien. Arrêté en juin 1991 et condamné en juillet 1992 à 12 ans de réclusion par le tribunal militaire de Blida (50 km au sud d'Alger) pour notamment conspiration armée contre l'Etat, Ali Benhadj a été l'un des fondateurs du FIS en février 1989. Elève du cheikh Abdellatif Soltani, le père de l'islamisme algérien décédé en 1984, Benhadj est apparu, dès 1980, comme une sorte de ?prophète? exalté, refusant tout compromis pour la cause d'un islam rigoriste et intransigeant et un Etat islamique fondé sur la charia. Dès 1981, prédicateur écouté dans les mosquées d'Alger où déjà commençait à poindre l'islamisme armé avec Mustapha Bouyali, abattu en 1987, et qui organise des maquis dès 1982, il est arrêté en 1983, avant d'être mis en résidence surveillée à Ouargla (Sud algérien). Elargi cinq ans plus tard, il retourne à sa mission de prédicateur dans les mosquées Es-Sunna de Bab El-Oued et Ben Badis de Kouba. Les émeutes sanglantes du 5 octobre 1988 le propulsent au devant de la scène politique. Alors que le calme semble revenir, sa libération risque de tout remettre en cause.