Pour atteinte à la sûreté de l?Etat, Ali Benhadj écopera d?une peine de douze ans de prison. La liste des chefs d?accusation reste, malgré tout, assez étoffée : complot contre l?autorité de l?Etat, sabotage économique et distribution de tracts. Incarnation de l'islamisme radical algérien et dernier dirigeant du FIS à rester en prison, il avait été arrêté le 30 juin 1992 et condamné en juillet 1992 par le tribunal militaire de Blida MM. Madani et Benhadj, et cinq autres dirigeants du FIS, aujourd'hui en liberté, avaient été arrêtés à la suite d?une «grève politique» de leur mouvement en mai-juin 1991. Abassi Madani avait bénéficié, pour sa part, de la liberté conditionnelle en juillet 1997. Cela avant d?être mis en résidence surveillée, quelques mois plus tard par le ministère de l?Intérieur. Cette grève, au cours de laquelle le FIS avait notamment protesté contre «une loi électorale et un découpage injustes», à l'approche des élections législatives initialement prévues en mai 1991, avait dégénéré en heurts sanglants avec les forces de sécurité. Ces élections, reportées au 26 décembre de la même année, avaient été annulées après la victoire du FIS, lequel parti voulait instaurer une république islamique et avait été dissous en mars 1992. Après l'interruption du processus électoral, des militants de ce parti ont pris les armes, plongeant l'Algérie dans des violences qui ont fait plus de 100 000 morts, selon un bilan officiel. Rappelons que le procureur militaire avait requis la réclusion à perpétuité pour Abassi et Benhadj, 20 ans pour Kamel Guemazi et 15 ans pour les autres inculpés.