Rencontre Israël et l'Autorité palestinienne ont amorcé, hier, une coordination concernant le retrait prévu cet été de la bande de Gaza, en dépit des risques d'escalade de la violence. Ainsi, pour une meilleure coordination entre l'Autorité palestinienne et Israël en vue de l'application de ce plan de retrait, le ministre israélien de la Défense, Shaoul Mofaz, a rencontré le ministre palestinien des Affaires civiles, Mohammad Dahlane, considéré comme «l'homme fort de la bande de Gaza», capable de freiner les groupes radicaux palestiniens, le Hamas et le Jihad islamique qui y sont fortement implantés. Israël doit évacuer, à compter de la mi-août prochain, la bande de Gaza ainsi que les 8 000 colons qui sont installés dans les 21 implantations de cette région et dans 4 autres isolées dans le nord de la Cisjordanie. Les deux responsables ont eu à examiner, également, la question du passage des personnes entre la bande de Gaza et la Cisjordanie et de l'ouverture des frontières entre la bande de Gaza, d'une part, Israël et l'Egypte d'autre part. Les entretiens ont porté sur la coopération sécuritaire lors du retrait, destinée à éviter des incidents avec les Palestiniens alors que les forces de l'ordre israéliennes seraient occupées à surmonter la résistance de colons et de militants d'extrême-droite. Dahlane a indiqué avoir réclamé à son interlocuteur un rapport détaillé sur les maisons et autres biens qu'Israël laisserait sur place. Il a averti, toutefois, que le retrait israélien serait «un échec», faute de coordination avec les Palestiniens. Cette rencontre a été l'occasion pour le responsable palestinien de réclamer la réouverture de l'aéroport international de la bande de Gaza et du «passage sûr» reliant ce territoire à la Cisjordanie, ainsi qu'un contrôle palestinien sur les points de passage, après le retrait israélien. L'aéroport, situé à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, a été inauguré en novembre 1998, mais Israël l'a fermé en 2001 pour «des raisons de sécurité», au plus fort de l'intifada palestinienne. Quant au «passage sûr» reliant la bande de Gaza à la Cisjordanie, il avait été ouvert en grande pompe en octobre 1999 puis fermé quelques mois plus tard pour les mêmes raisons. Le ministre palestinien a, en outre, affirmé qu'une «force spéciale» serait chargée de protéger les maisons et les biens des colons dans la bande de Gaza si Israël décidait de ne pas les détruire. La destruction des maisons laisserait un million de mètres cubes de gravats. Le coût du déblaiement d'une telle quantité est estimé à 18 millions de dollars, sans compter les dommages écologiques liés à une telle opération. Mofaz a, cependant, affirmé qu'une décision ne serait prise sur ce point que dans une dizaine de jours.