Avis «Associer la justice et l?humanisme à la mondialisation.» Tel est le message résultant des débats engagés jeudi et vendredi derniers à l?hôtel Sheraton. Sous le thème générique «Pour une mondialisation juste et un message d?espoir», le quotidien El-Khabar, par le biais de son centre de recherche international, a ratissé large pour que la rencontre soit riche et diversifiée. Personnalités politiques algériennes et étrangères, économistes et sociologues ont conjugué leurs efforts durant deux jours pour expliquer et vulgariser une question qui concerne toute la planète. Humaniser la mondialisation à travers le dialogue et la concertation, dira l?ancien directeur général de l?Unesco Fédérico Mayor. Jugeant que la force est actuellement à la base des rapports internationaux, le conférencier a souhaité que soit revue cette logique dominante aujourd?hui afin que le XXIe siècle «soit celui de l?humanisme». Pour sa part, l?ex-Premier ministre français, Michel Rocard, a été plus direct en invitant les pays du Sud à «se débarrasser des songes et à rentrer de plain-pied dans le développement des petites et moyennes entreprises gage de promotion de l?économie». L?une des facettes de la mondialisation serait, selon lui, «l?insuffisance alimentaire qui engendre la dépendance économique». Le Dr Abdelkrim Erriouaki, économiste et expert international en finances et géopolitique, a affirmé, quant à lui, qu'«il n'y a pas de solutions magiques». Il a suggéré néanmoins d'avoir «une politique de lobbying très sérieuse et déployer des efforts médiatiques pour faire connaître les potentialités du pays». Le Dr Erriouaki a souligné dans le même sens que le Maghreb est très important pour l'Algérie, préconisant à ce titre «une union monétaire maghrébine» et «un renforcement de l'investissement intramaghrébin». Il a, en outre, appelé les pays en voie de développement, l'Algérie en particulier, à «bien négocier» avec la Banque mondiale et le Fonds monétaire international et à «ne pas accepter de facto ce que nous dictent ces institutions». Présent également à cette rencontre, l?ancien Premier ministre algérien, Smaïl Hamdani, a estimé que le choix du «tout-marché» a démontré ses limites. Même si «on ne peut échapper à la mondialisation, il n?en demeure pas moins que celle-ci doit être un outil pour libérer l?homme de la tyrannie». Le professeur de philosophie français, Georges Labica, dans sa présentation, s?est indigné quant à l?effondrement des espoirs de l?humanité sous les coups de boutoir du néolibéralisme appelant «à y faire face en renforçant la coopération et l?échange d?idées entre les peuples». Le professeur Omar Aktouf qualifiera, pour sa part, la mondialisation de «mensonge servant les intérêts de pays riches seulement tout en rendant les pays pauvres encore plus démunis». La mondialisation un leurre ou une chance ? Les avis ont divergé durant ces deux jours. Cependant les invités ont été d?accord sur l?utilité de rencontres pour l?échange d?idées comme celle organisée par El Khabar.