Le ticket, c?est le petit bout de papier qui représente une somme d?argent et qui donne accès à un service : c?est le ticket de bus, par exemple, le ticket de cinéma ou, tout simplement, le ticket de caisse qui porte le prix des produits achetés. Ce ticket, on le retrouve en Algérie sous le nom de tiki, mot emprunté au français. En Algérie, on garde le souvenir ému des tickets de bus : petits bouts de carton débités par sections, chaque section représentant une somme : s?il fallait deux sections pour se rendre de Bab el-Oued à la place des Martyrs, à Alger, il en fallait trois pour aller de Bab el-Oued à la place du 1er-Mai et quatre à El-Harrach ! On pouvait acheter les tickets par carnets. Le receveur les compostait et le contrôleur déchirait à moitié les tickets pour qu?on ne les réutilise plus. Aujourd?hui, les tickets de l?Etusa, les transports urbains, ressemblent aux tickets de caisse des supérettes : juste des chiffres sur un petit bout de papier sans âme? Le mot tiki, presque disparu, est remplacé par le mot biyi, qui provient également du français, billet. Mais ces dernières années, le mot tiki a tendance à revenir, non pas parce que les anciens tickets ont refait surface, mais parce que le mot connaît un autre usage. Tiki a pris, en effet, le sens de étiquette, c?est-à-dire ce qui classe du point de vue politique ou idéologique : «Ma t-dirlich tiki» (ne me colle pas une étiquette) ; «Darulu tiki zahouani» (on lui a mis l?étiquette d?un garçon frivole). Tiki a toujours un sens négatif, puisque les étiquettes, dont il s?agit, ne sont que des stéréotypes et des préjugés !