C'est la fin des billets d'avion ATB à papier pour Air Algérie. Le e-ticket prend le relais. Le projet engagé depuis deux ans a finalement abouti à la généralisation du procédé depuis le 31 mai. «On a perdu beaucoup de temps dans les démarches administratives», explique Hamza Benhamouda, coordinateur et l'un des quatre chefs du projet e–ticket de la compagnie aérienne nationale. «Le lancement concret du projet a débuté en décembre 2006», poursuit-il en indiquant qu'une opération pilote sur la ligne Alger-Oran en septembre dernier a permis de peaufiner les réglages nécessaires. Des e-tickets ont été vendus au niveau de six agences, trois à Alger et trois autres à Oran. L'Association internationale du transport aérien (IATA) a fixé la date butoir du 31 mai pour la mise en place des billets électroniques. «Il n'y aura plus de billets papier vendus par nos agences», informe M. Benhamouda sans toutefois affirmer que ces billets ne seront plus vendus dans les jours à venir. «On ne va pas pénaliser les agences de voyages (qui ne sont pas encore en mesure d'adopter le nouveau système). Devant l'inexistence sur le marché du BSP (plan de règlement bancaire), qui n'est pas du ressort de ces agences, on leur a accordé un temps supplémentaire pour se conformer. Cela prendra quelques mois. Mais à l'étranger le e-ticket est généralisé à 100%.» Mais au fait qu'est-ce que le e-ticket ? Lors de la réservation, le client ne se verra plus délivrer un billet à feuillets avec des cases rédigées à la main, mais il aura à la place une feuille format A4 imprimée avec des informations codées permettant l'identification rapide et fluide du ticket. Donc, la nouveauté ne réside pas dans le titre délivré mais plutôt dans le système d'exploitation, en clair, le logiciel de gestion utilisé. Les avantages de cette opération sont multiples. Pour la compagnie, grâce à l'e-ticket, «il n'y a pas de discontinuité dans le flux de l'information, on connaît le statut du ticket en temps réel. Il permet aussi un gain de temps considérable et une réduction de coût importante». Selon des experts, ce procédé permettra aux compagnies aériennes d'économiser 9 dollars américains sur chaque billet, ce qui représente une économie de 3 milliards de dollars par an. Un billet classique coûte 10 fois plus qu'un e- ticket. «Grâce à ce procédé, l'industrie aérienne peut sauvegarder jusqu'à 50 000 arbres par an de par le monde», poursuit notre interlocuteur. Pour ce qui est de l'impact sur le client, le e-ticket présente plusieurs avantages, selon notre interlocuteur. Le billet étant dématérialisé, «il n'y a pas de risque de perte ou de vol. c'est une assurance pour le client. Le changement de réservation peut se faire à la dernière minute par un simple coup de téléphone. En plus de la rapidité de délivrance et d'un meilleur service». Une autre compagnie de transport de voyageurs, maritime cette fois, la SNTMV a aussi lancé l'opération depuis janvier dernier. «D'ici un à deux mois, le e-ticket sera généralisé sur tout le réseau», affirme un responsable de la direction régionale centre de la société. Pour ce qui est des avantages du e-ticket, le responsable parle d'une meilleure traçabilité, de rapidité, d'une meilleure gestion au niveau des ports, du système d'archivage qui facilite le travail de comptabilité et surtout du coût des billets. «Les billets classiques étaient imprimés en Allemagne, ce qui revenait à 1 000 ou 1 500 DA l'unité», informe-t-il. Par ailleurs, des sessions de formation ont été dispensées au profit des agences de voyages étatiques et privées agréées pour s'adapter au nouveau système. S. A.