Calvaire Bénéficiaire d?un F2 à Mahelma, il y a trois ans, par le biais de l?APC d?Alger-Centre, une famille de cinq membres attend toujours d?en prendre possession. Un jeune couple a élu domicile, depuis 1998, sous les escaliers situés entre le boulevard Krim-Belkacem, au Télémly, et la rue de Mulhouse, non loin de la place Maurice-Audin. Ce dépôt de voirie a été transformé en lieu d?habitation par le père de cette famille qui compte trois enfants en bas âge (huit, six et un an). Ce docker journalier, diabétique et insulinodépendant, a choisi d?installer sa petite famille dans ce lieu, pour le moins insolite pour une habitation, car il n?avait plus le choix. Il raconte sa galère qui n?a pas pris fin en dépit du logement dont il est bénéficiaire depuis déjà trois ans et qu?il n?a pas encore intégré. «A la veille des élections locales, nous avons été bénéficiaires d?un F3 qui, au moment du paiement, s?est transformé en F2. A ce jour, nous n?avons pas encore emménagé. En attendant, j?aimerais bien que les autorités locales prennent en compte les conditions dans lesquelles nous vivons, avec ma petite famille. Le risque d?effondrement, depuis le séisme de 2003, s?est accentué. Les murs sont lézardés et la lumière de l?extérieur s?infiltre. Ajouter à cela, les infiltrations d?eau en hiver et les écoulements d?eau des voisins. L?égout de l?immeuble à côté coule sur nous, en plus de la remontée des eaux usées. L?immeuble risque de s?effondrer au-dessus de nos têtes. Cela peut se produire à tout moment. J?ai dû creuser une rigole qui canalise et évacue l?eau dans une même direction. Nous sommes en danger permanent.» «Toutefois, je suis reconnaissant envers mes voisins qui m?alimentent en eau. Nous n?avons pas d?électricité, on s?éclaire à la bougie. J?ai installé un compteur d?électricité, mais la facture a atteint 2,5 millions de centimes. Je n?ai pas pu m?en acquitter. J?alimentais même mes voisins qui ont déménagé. Ils ont bénéficié de logements sociaux.» Sa jeune épouse intervient pour dire : «J?emmène mon linge chez mes parents pour le laver.» Le couple souligne que les enfants tombent souvent malades et que «l?hiver est insupportable sans chauffage ni commodités». Ce père de famille s?approche de l?un de ses enfants, remonte son pull et nous montre les boutons que son fils a eu au contact des poules du voisin. Une allergie cutanée qui n?a pas remède. Aujourd?hui, ce père ne souhaite qu?une chose : «Qu?ils nous déplacent dans un centre de transit jusqu?à réception de notre logement.» A ce sujet, il a affirmé qu?à l?APC d?Alger-Centre, «nous avons été reçus par le président d?APC qui nous a promis que notre situation, à moi ainsi que celle des 412 bénéficiaires de logements sociaux, verra un dénouement d?ici à la fin du mois (mai) ou au début du mois prochain. Patience nous a-t-il dit». Pour finir, face à la cherté de la vie, Rachid souhaite que sa femme «trouve un travail, dans une crèche ou un dispensaire, en tant qu?agent d?entretien». Cette famille attend toujours, dans son abri, sous l?escalier.