Vocation Ayadi est une association de céramistes et de potiers. Créée depuis une année à la suite d?une crise que ces artisans ont connue, cette association se veut une main (Ayadi) de soutien pour eux. «Le produit artisanal est consommé en premier lieu par le touriste. En l?absence de celui-ci, l?artisan s?est trouvé confronté à une situation de mévente», soutient Nadi Sâad, président d?Ayadi pour expliquer la raison motivant la création de son association. Par rapport au prix élevé du produit artisanal local, Nadi Sâad relève que «les céramistes créent de belles choses qui demandent un savoir-faire, du temps et des charges très élevées». Il ajoute que ce prix doit être comparé inévitablement aux charges de location du local, de la main-d??uvre, du gaz, des impôts et du prix très élevé du four, incontournables dans la fabrication de ces objets. Outre ces charges, notre interlocuteur rappelle le problème de la concurrence qui existe sur le marché. «Le prix du produit artisanal local revient donc cher et ne se vend pas facilement en raison de la concurrence avec le produit importé, plus précisément de Chine.» Par rapport au problème crucial de la matière première, cet artisan estime que «la majeure partie de la matière première utilisée dans la fabrication de nos produits est importée. Elle revient souvent très cher alors qu?elle ne présente même pas de gammes variées». Abordant le but de son association, ce syndicaliste confie : «Notre espoir est d?arriver, en premier lieu, à ce que les ateliers de céramique ne baissent pas rideau en raison de la mévente et de la cherté des charges à payer par l?artisan.» De son côté, Abdelkrim Boukdir, membre de cette association, regrette le laxisme de l?Etat par rapport à ce problème de fermeture des locaux. «L?Etat nous a aidés à démarrer notre activité, mais beaucoup d?anciens artisans se retrouvent en faillite pour cause de mévente». «Il est dommage, poursuit-il, de voir que l?Etat ne fait rien pour protéger le produit local au moment où il fait appel à des étrangers pour décorer l?intérieur de nos hôtels, complexes et différents sites touristiques».