Résumé de la 2e partie Mary Hudson, de plus en plus inquiète, est persuadée qu'il est arrivé quelque chose à George. On l'aura attaqué, la nuit, car les rues de Londres ne sont pas sûres. Mary Hudson tombe des nues : «Mais quelle jeune fille, inspecteur ? Et quel rapport avec mon mari ? ? Ethel Mollet, madame. Elle a disparu presque le jour de leur mariage. Ça arrive, et le pauvre garçon avait l'air bien désemparé, c'était normal. Voyons, racontez-moi quand et comment il a disparu à son tour ?» Mary Hudson se sent mal. D'une voix brouillée, elle explique son état, son évanouissement, le télégramme et le départ de George dans la nuit pour la rejoindre. «Où ça ? Où devait-il vous rejoindre ? ? Au n°7 WalsaIl Place, quelqu'un m'avait recueillie, je m'étais effondrée devant sa porte par hasard.» L'inspecteur regarde fixement Mary Hudson : «Vous connaissez cet endroit ? ? Pas du tout, inspecteur. Mais la propriétaire est très gentille, je faisais ma promenade habituelle et le malaise est arrivé juste devant chez elle. ? Incroyable ! Vous vous êtes évanouie là ? Par hasard ? ? Oui... ? Incroyable... Incroyable... ? Mais pourquoi ? Enfin, que se passe-t-il ? Cette maison est tout à fait honorable ! ? Absolument... ? Et Mme Sidwell, est une femme tout à fait serviable... ? Je sais... Je sais... ? Alors ? Qu'y a-t-il d'extraordinaire ? ? Madame, je vais vous le dire. Le n°7 Walsall Place... est un meublé fort bien tenu. C'est là qu'il y a cinq ans s'était installée Ethel Mollet, en attendant son mariage. Et c'est là aussi que se rendait votre mari la nuit de sa disparition. Voilà ce qui est extraordinaire.» Mary Hudson rentre chez elle pour s'y offrir tranquillement une enième crise cardiaque. Les mystères l'angoissent, et celui-là est de taille. Il existe un moyen bien simple pour la police de surveiller un disparu, c'est de surveiller son compte en banque. S'il ne bouge pas, c'est inquiétant, s'il bouge, c'est intéressant. Or, le compte de George Hudson a bougé. Dix livres ont été tirées au profit d'une pension de famille de Bloomsburry. Le mardi 16 avril 1910, neuf jours après sa disparition, George Hudson est donc localisé par ScotIand Yard. L'inspecteur Haskins met au point une stratégie bien simple. Sans savoir exactement où va le mener cette affaire, il décide de convoquer à trois heures précises, ce jour-là, Mme Sidwell, la logeuse du n°7 WalsaIl Place, Mary Hudson et son époux retrouvé, George Hudson. Mme Sidwell adore rendre service à la police. Elle arrive à l'heure. Mary Hudson, flageolante et bourrée de pilules, est arrivée avant elle ; on ne lui a pas signifié le motif de cette convocation. Quant à George Hudson, un sergent de police est allé le cueillir à quatorze heures trente dans sa pension. Et là, il s'est passé une chose curieuse. George a dit : «Vous me cherchez ? ? Oui, monsieur Hudson... Eh bien, vous avez disparu... ? Moi ? J'ai disparu ? C'est ridicule, je suis là... ? Mais, et votre épouse ? ? Mon épouse ? Que voulez-vous dire ? Je n'ai pas d'épouse !» Le sergent, surpris, a vérifié l'identité de George, et s'est précipité au téléphone pour demander des instructions à l'inspecteur Haskins, lequel a froncé les moustaches : «Amnésique ? Vous dites qu'il ne se rappelle rien ? ? Rien... inspecteur, et il a l'air un peu hébété, c'est certain... ? Bon. Amenez-le tout de même. Dites-lui qu'il s'agit de formalités administratives.» (à suivre...)