L'Europe, malgré la crise qui la secoue, ne sera pas au centre de la campagne électorale en Allemagne. Le chômage et les nécessaires réformes des systèmes sociaux et du marché du travail sont autrement plus importants. La droite chrétienne (CDU/CSU) n'en concentre pas moins ses attaques sur deux points qui lui permettront, espère-t-elle, de marquer des points. L'idée d'une adhésion de la Turquie, aussi lointaine qu'elle soit, lui inspire le spectre d'une «dilatation» de l'Europe, réduite à l'impuissance du fait des élargissements successifs. De même, Edmund Stoiber, le patron de la CSU bavaroise, n'hésite jamais à dénoncer le «monstre» opaque de «la bureaucratie bruxelloise» qui se mêle de tout et n'importe quoi au lieu de laisser les Länder allemands vaquer à leurs occupations. Ce qui n'empêche pas Angela Merkel, selon les proches de la candidate à la chancellerie, de prétendre, si elle est élue, au rôle d'«honnête courtier» européen. Le fait que l'Allemagne demeure le principal contributeur net au budget communautaire se prête également à de multiples exploitations électorales, après l'échec du sommet de Bruxelles.