Résumé de la 82e partie Après avoir tué Fatime, le magicien, qui avait obligé cette sainte femme à le déguiser de façon à ce qu?il lui ressemble comme deux gouttes d?eau, se dirige vers le palais d?Aladdin. Dès qu'on eut aperçu la sainte femme, comme tout le peuple se l'imagina, le magicien fut bientôt environné d'une grande affluence de monde. Les uns se recommandaient à ses prières d'autres lui baisaient la main, d'autres, plus réservés, ne lui baisaient que le bas de sa robe ; et d'autres, soit qu'ils eussent mal à la tête, ou que leur intention fût seulement d'en être préservés, s'inclinaient devant lui afin qu'il leur imposât les mains ; ce qu'il faisait en marmottant quelques paroles en guise de prière; et il imitait si bien la sainte femme que tout le monde le prenait pour elle. Après s'être arrêté souvent pour satisfaire ces sortes de gens qui ne recevaient ni bien ni mal de cette sorte d'imposition de mains, il arriva enfin dans la place du palais d?Aladdin, où, comme l'affluence fut plus grande, l'empressement fut aussi plus grand à qui s'approcherait de lui. Les plus forts et les plus zélés fendaient la foule pour se faire place ; et de là s'émurent des querelles dont le bruit se fit entendre au salon aux vingt-quatre croisées où était la princesse Badroulboudour. La princesse demanda ce que c'était que ce bruit ; et, comme personne ne put lui en rien dire, elle commanda qu'on aIlât voir et qu'on vînt lui en rendre compte. Sans sortir du salon, une de ses femmes regarda par une jalousie, et elle revint lui dire que le bruit venait de la foule du monde qui environnait la sainte femme pour se faire guérir du maI de tête par l'imposition de ses mains. La princesse, qui depuis longtemps avait entendu dire beaucoup de bien de la sainte femme, mais qui ne l'avait pas encore vue, eut la curiosité de la voir et de s'entretenir avec elle. Comme elle en eut témoigné quelque chose, le chef de ses eunuques, qui était présent, lui dit que, si elle le souhaitait, il était aisé de la faire venir, et qu'elle n'avait qu'à commander. La princesse y consentit ; et aussitôt il détache quatre eunuques, avec ordre d'amener la prétendue sainte femme. Dès que les eunuques furent sortis de la porte du palais d'Aladdin, et qu'on eut vu qu'ils venaient du côté où était le magicien déguisé, la foule se dissipa ; et, quand il fut libre, et qu'il eut vu qu'ils venaient à lui, il fit une partie du chemin avec d'autant plus de joie qu'il voyait que sa fourberie prenait un bon chemin. Celui des eunuques qui prit la parole lui dit : «Sainte femme, la princesse veut vous voir ; venez, suivez-nous. ? La princesse me fait bien de l'honneur, reprit la feinte Fatime, je suis prête à lui obéir.» Et en même temps elle suivit les eunuques, qui avaient déjà repris le chemin du palais. (à suivre...)