Résumé de la 86e partie Aladdin a constaté que le comportement de sa princesse a changé. Elle lui fait remarquer qu?il manque au dôme un ?uf de roc. C?est ainsi qu?il exhorte le génie de la lampe à y remédier? Aladdin n'eut pas achevé de prononcer ces paroles que le génie fit un cri si bruyant et si épouvantable que le salon en fut ébranIé, et qu'Aladdin en chancela prêt à tomber de son haut. «Quoi ! misérable, lui dit le génie d'une voix à faire trembler l'homme le plus assuré, ne te suffit-il pas que mes compagnons et moi nous ayons fait toute chose en ta considération, pour me demander, par une ingratitude qui n'a pas de pareille, que je t'apporte mon maître et que je le pende au milieu de la voûte de ce dôme ? Cet attentat mériterait que vous fussiez réduits en cendres sur-le-champ, toi, ta femme et ton palais. Mais tu es heureux de n'en être pas l'auteur, et que la demande ne vienne pas directement de ta part. Apprends quel en est le véritable auteur : c'est le frère du magicien africain, ton ennemi, que tu as exterminé comme il le méritait. ll est dans ton palais, déguisé sous l'habit de Fatime la sainte femme, qu'il a assassinée ; et c'est lui qui a suggéré à ta femme de faire la demande pernicieuse que tu m'as faite. Son dessein est de te tuer ; c'est à toi d'y prendre garde.» Et en achevant il disparut. Aladdin ne perdit pas une des dernières paroles du génie ; il avait entendu parIer de Fatime la sainte femme, et il n'ignorait pas de quelle manière elle guérissait le mal de tête, à ce que l'on prétendait. Il revint à l'appartement de la princesse et, sans parler de ce qui venait de lui arriver, il s'assit en disant qu'un grand mal de tête venait de le prendre tout à coup, et en s'appuyant la main contre le front. La princesse commanda aussitôt qu'on fît venir la sainte femme ; et, pendant qu'on aIla l'appeler, elle raconta à AIaddin à quelle occasion elle se trouvait dans le palais, où elle lui avait donné un appartement. La fausse Fatime arriva ; et, dès qu'elle fut entrée : «Venez, ma bonne mère, lui dit Aladdin, je suis bien aise de vous voir et de ce que mon bonheur veut que vous vous trouviez ici. Je suis tourmenté d'un furieux mal de tête qui vient de me saisir. Je demande votre secours par la confiance que j'ai en vos bonnes prières, et j'espère que vous ne me refuserez pas la grâce que vous faites à tant d'affligés de ce maI.» En achevant ces paroles, il se leva en baissant la tête ; et la fausse Fatime s'avança de son côté, mais en portant la main sur un poignard qu'elle avait à sa ceinture sous sa robe. Aladdin, qui l'observait, lui saisit la main avant qu'elle l'eût tiré, et, en lui perçant le c?ur du sien, il la jeta morte sur le plancher. «Mon cher époux, qu'avez-vous fait ? s'écria la princesse dans sa surprise. Vous avez tué la sainte femme ! - Non, ma princesse, répondit Aladdin sans s'émouvoir, je n'ai pas tué Fatime, mais un scélérat qui m'aIlait assassiner, si je ne l'eusse prévenu. C'est ce méchant homme que vous voyez, ajouta-t-iI en le dévoilant, qui a étrangIé Fatime que vous avez cru regretter en m'accusant de sa mort, et qui s'était déguisé sous son habit pour me poignarder. Et, afin que vous le connaissiez mieux, il était frère du magicien africain, votre ravisseur.» Aladdin lui raconta ensuite par quelle voie il avait appris ces particularités ; après quoi il fit enlever le cadavre. C'est ainsi qu'Aladdin fut délivré de la persécution des deux frères magiciens. Peu d'années après, le suItan mourut dans une grande vieillesse. Comme il ne laissa pas d'enfants mâles, la princesse Badroulboudour, en qualité de légitime héritière, lui succéda, et communiqua la puissance suprême à Aladdin. lIs régnèrent ensemble de longues années, et laissèrent une illustre postérité. (à suivre...)