De toutes les religions révélées, l?Islam est, il n?y a pas de doute, la plus universelle : elle réunit les dogmes essentiels de la foi monothéiste et perpétue l?enseignement des prophètes et des messagers qui lui sont antérieurs. Il ne faut donc pas s?étonner que les noms de ces prophètes et messagers figurent en bonne place dans l?onomastique musulmane. Le Prophète Mohammed a lui-même inauguré le cycle en prénommant l?un de ses fils, Ibrahim, qu?il a eu de son épouse égyptienne Maria, et qui est mort en bas âge. Nous citerons dans cette partie et dans les suivantes les noms utilisés en Algérie, en donnant l?étymologie de chacun d?entre eux. Commençons par le plus ancien des noms, en fait celui du premier homme, Adam. Ce nom, prononcé Adem, était autrefois rare, mais, aujourd?hui, il commence à se répandre. Adam, le nom du premier homme donc, est rapporté par les lexicographes arabes à adam «terre». Cette étymologie apparaît aussi chez les hébraïsants qui donnent à adamah le sens de «terre, sol, poussière». On se rappelle que dans le Coran, Dieu a créé Adam à partir du limon de la terre et qu?il lui a insufflé la vie. Après avoir créé l?homme, Dieu lui a créé son épouse qui a reçu le nom de Hawa, de h?awwâ?, forme arabe du nom d?Eve, de la racine sémitique HWY, signifiant «vie» (arabe h?ayya «vivre»). Signalons que de cette même racine dérive un prénom très répandu en Algérie : Hayat, fém. de h?ayat «vie». La racine a encore donné le prénom Yah?ya, forme arabe du nom du prophète Jean, nom à lire yah?ya «qu?il vive».