Protesta Depuis le début de l?été, de nombreuses régions du Sud sont le théâtre de manifestations populaires. Les habitants de ces communes déshéritées dénoncent la mal vie, le chômage et l?indifférence des autorités locales. Connus pour leur force et leur endurance, les gens du Sud ont fini par perdre patience ! Hier encore, des jeunes de Tamanrasset se sont révoltés. Il était 10 h lorsque des citoyens se sont regroupés devant le siège de la wilaya et ont exigé de rencontrer le wali. Ce dernier était absent, car parti en congé depuis quelques jours. Excédés, les habitants décident une marche de protestation et investissent la place du 1er-Novembre, au centre-ville saccageant plusieurs édifices publics, une partie du siège de l?APW, des directions des moudjahidine, des transports et du commerce notamment. Selon des sources locales, les protestataires dénoncent «la mal vie, le chômage et les dernières attributions de logements sociaux qu?ils qualifient d?injustes». Lundi, la ville brûlait. Des fumées obscurcissaient le ciel. Le grand marché a été incendié. La situation reste tendue et les négociations entamées entre des notables de la région et des élus locaux n?ont pas encore abouti. Mercredi dernier, des manifestations similaires ont secoué la ville de Béchar, des jeunes ont envahi les artères de Béchar El-Djedid pour protester contre les coupures fréquentes d?électricité qui plongent la région dans le noir total, une situation insupportable surtout en cette période de canicule. Les protestataires se sont attaqués au bureau de poste, au siège de la sûreté urbaine du 3e arrondissement, des bus de transports et des véhicules. Des scènes qui ont duré plusieurs heures et qui contraint les forces de sécurité à intervenir par gaz lacrymogènes pour disperser la foule. Des blessés ont été enregistrés et 68 personnes ont été arrêtées dont 10 mineurs. Présentés à la justice, ils seront jugés aujourd?hui. Le 27 juin passé, des émeutes ont éclaté dans la commune de Djanet, des jeunes citoyens se sont soulevés pour exiger une meilleure prise en charge des sinistrés des dernières intempéries enregistrées dans cette commune pauvre. Il faut dire que la vie reste précaire dans de nombreuses villes du Sud, où l?on constate l?absence des infrastructures rudimentaires ! Comme chaque année, lors des dernières épreuves du bac, de nombreux élèves du Sud ont dû quitter leurs salles de classe et abandonner leurs examens, car la chaleur était insoutenable et il n?y avait pas de climatiseurs. Par ailleurs, de nombreuses protestations populaires ont également été signalées durant la même période dans de nombreuses régions du pays : Bou Hadjar, El-Zitouna et Hammam Beni Salah (El-Taref), El-Tergua (Aïn Témouchent), Ras El-Ma (Sidi Bel Abbes), Mersa El-Kebir (Oran), Ksar El-Chellala (Tiaret) ? Les citoyens ont dénoncé les conditions précaires de vie, notamment la pénurie d?eau et les attributions des logements sociaux.