Si l?onomastique algérienne retient le nom de Adam et celui de son épouse, Hawa, elle ignore ceux de leurs enfants, Abel (en arabe Habil) et a fortiori celui de Caïn (en arabe Qabil) qui a commis le premier meurtre de l?humanité ! Le nom de l?un des prophètes le plus ancien de la révélation monothéiste, Noé, est peu utilisé. On le retrouve dans les listes des personnages célèbres, mais il ne figure pas, ou alors très peu, dans la nomenclature traditionnelle. Il faut peut-être exempter le Mzab où ce nom se rencontre plus fréquemment. Le nom de Noé, Nuh? en arabe, signifie en sémitique ancien «paix, repos». On sait, d?après la tradition, qu?après le déluge qui a submergé le peuple impie de Noé, ses enfants se sont dispersés pour repeupler diverses contrées : ainsi, par exemple, Sem est allé au Moyen-Orient, donnant naissance aux peuples sémitiques, comme les Arabes, les Hébreux, les Phéniciens ; et Ham est allé en direction de l?Afrique, donnant naissance aux peuples dits hamitiques ou chamitiques, comme les Egyptiens anciens ou les Berbères. L?onomastique algérienne n?a gardé que le nom de Ham, employé sous la forme Hamu. D?après l?étymologie courante, ham, hamu signifierait «brûlé» et, par extension, «noir», par allusion sans doute aux origines africaines.