Résumé de la 1re partie Zamba, à travers la petite fenêtre de sa cellule, aperçoit la fumée et donne l?alerte. Le feu se propage. Les prisonniers paniquent. Le gardien-chef reçoit l?ordre de ne pas les libérer? Le gardien-chef Colley a entendu les hurlements des hommes et n?a rien pu faire. Il n?y a pas de système de lutte contre l?incendie et la vieille bâtisse est environnée de miradors de bois, sa charpente est en bois, les combles, qui servent de bureaux, sont en bois, les sols sont en bois, seuls les escaliers, les grillages et les barreaux des cellules sont en métal. Le tout est cerné d?un mur, épais d?un mètre, à peine troué de quelques lucarnes. La prison de Colombus peut devenir, d?une minute à l?autre, une chaudière infernale. Déjà, une fumée âcre envahit les cellules, et le circuit électrique, qui commande l?ouverture des portes, ne fonctionne plus. Les quatre mille prisonniers sont coincés derrière leurs barreaux. Les gardiens pourraient utiliser leurs trousseaux, mais le chef a ordonné : «Que personne ne bouge, ordre de ne pas évacuer ; les prisonniers restent là où ils sont, et nous aussi !». L?un des gardiens a tenté de protester. Un jeune gars du nom de Flipper : «Mais, chef, on pourrait les grouper dans la cour, en attendant les pompiers ! Le feu gagne, on sent déjà la chaleur ! ? Flipper, j?ai donné un ordre ! Nous sommes vingt, ils sont quatre mille si vous ouvrez les portes, nous serons débordés. Les pompiers seront là dans un quart d?heure, vingt minutes tout au plus. Restez calme...» Jacobus Zamba est accroupi derrière les barreaux de la cellule, les deux mains tendues vers le gardien le plus proche, le nommé Flipper. «Flipper, eh ! Flipper, donne-moi tes clefs, on va crever ici si tu n?ouvres pas.» Flipper ne répond pas. Son arme à la main, il surveille le visage du gardien-chef Colley planté à l?autre bout du couloir. La fumée est déjà partout, et une chaleur inquiétante empêche de respirer normalement. Pour comble d?angoisse, la lumière des couloirs, qui s?était maintenue jusque-là par miracle, s?éteint brutalement et l?on entend même une explosion brutale, quelque chose a sauté, le compteur central probablement. Dans le noir soudain, après quelques secondes de silence inquiet, les détenus redoublent leurs cris. Le vacarme devient insoutenable. Par les fenêtres étroites des cellules qui longent le mur extérieur on distingue la lueur rouge de l?incendie, c?est l?enfer. Une rafale de mitraillette, tirée en l?air par le gardien-chef Colley, tente d?endiguer l?affolement. Muni d?un porte-voix, il essaie de calmer les hommes. «J?ai dit que les pompiers arrivaient ! Ils sont sûrement déjà là. Du calme, ne vous affolez pas. Si on vous laissait sortir, vous ne pourriez même pas traverser la cour et vous gêneriez leur travail». Flipper, dans le noir, s?aidant de la lueur de l?incendie qui l?éclaire par moments, rejoint son chef. «Chef, on n?a pas entendu les sirènes, ils ne sont pas là ! Pourquoi vous ne leur dites pas la vérité ? ? Je sais, Flipper, j?ai dit ça pour les calmer, allez voir, mais surveillez vos réactions». A tâtons, le gardien Flipper entreprend de gagner la porte qui donne accès au chemin de ronde. De là, le spectacle est terrifiant. Le corps central du bâtiment où il se trouve, épargné jusque-là, ne l?est plus. (à suivre...)