Résumé de la 2e partie Soudain, une déflagration plonge la prison dans le noir. La panique a atteint son paroxysme et un vacarme insoutenable règne dans le corps central du bâtiment déjà ravagé par le feu qui s?est propagé à vive allure. A l?extrémité, une colonne de feu de plusieurs mètres avance en grondant. Le mirador centraI, devenu une véritable torche, s'écroule avec fracas. Le feu envahit les toits. Dans quelques minutes, ils seront définitivement isolés. ll faut sortir par la cour principale, et ouvrir les portes, c'est la seule solution, pour sauver les hommes. A toutes jambes, Flipper regagne le rez-de-chaussée de la prison où la chaleur est déjà insoutenable. La fumée lui coupe la respiration. On entend tousser les hommes, certains crient encore, d'autres pleurent comme des gosses apeurés. Flipper se précipite vers le gardien-chef CoIley et s'agrippe à lui : « Chef, il faut les faire sortir et nous avec, c'est foutu. Le feu nous a cernés, les pompiers ne sont pas là ! ? Flipper, vous êtes fou ! j'ai des ordres, personne ne bougera d'ici, si vous vous affolez, nous n'en sortirons pas. ? Mais, chef, c'est de l'assassinat ! Ne dites pas de bêtises, je ne peux rien décider en l'absence du directeur. Mais il est sûrement dehors ! ll a dû voir l'incendie de sa maison, il nous dirait sûrement de lâcher les hommes. C'est possible, mais je n'ai pas d'ordre. Mais, chef, écoutez-les, bon sang, ils sont en train de brûler vifs là-bas, et ça ne va pas tarder ici ! C'est un massacre volontaire ! » La tension est insoutenable. Pris dans le feu croisé des lampes-torches, le gardien-chef CoIley recule et pointe son arme en direction de ses propres gardiens. «Que personne ne bouge, ou je tire. Je suis responsable de cette prison et personne n'en sortira sans un ordre.» Les hommes s'immobilisent, puis reculent effrayés, tandis que les hurIements reprennent, car le feu a pris dans les paillasses et les hommes tentent de l'éteindre à coups de pied. Le gardien Flipper s'empare du porte-voix et ordonne : «EnIevez vos chemises. Trempez-les dans l'eau de vos tinettes, enveloppez-vous dedans, faites des chiffons, bâillonnez-vous avec, exécution, dépêchez-vous !» Toujours campé sur ses jambes au milieu du couloir, le gardien-chef CoIley, sa mitraillette à la main, ne bouge pas. On le sent affolé, mais buté dans sa décision stupide et criminelle : ne pas lâcher dans la nature des milliers d'hommes dangereux. Flipper s'empare alors d'une lampe-torche et la braque sur lui : «Chef, si vous ne donnez par l'ordre d?ouvrir les cellules, vous serez responsable de leur mort et peut-être de la nôtre.» Flipper avance doucement... Le chef recule légèrement. Immédiatement derrière lui, se trouve la cellule de Jacobus Zamba. Le vieux prisonnier observe la scène avec intensité, il est le seuI à avoir compris ce que veut faire le gardien Flipper. Il tend les bras au maximum de chaque côté des barreaux, comme deux tentacules, et il attend silencieux, à l'affût. (à suivre...)