L?information a été révélée, ce matin, par notre confrère arabophone El Khabar. Les faits concernent le bâtiment du ministère des Relations avec le Parlement, situé à El-Biar, et remontent à juin dernier. A cette époque, Abdelaziz Ziari, qui venait de remplacer à la tête du département Mahmoud Khoudri, appelé au même moment à prendre le portefeuille de l?Industrie, a, à son grand étonnement, découvert que de minuscules caméras avaient été placées dans sa salle à manger et dans sa salle de bains. Une plainte contre X est aussitôt déposée. L?enquête diligentée par le parquet de Sidi M?hamed a révélé que le prédécesseur de Ziari était la «cible». En effet, selon les résultats préliminaires de l?enquête, Mahmoud Khoudri serait «la personne qu?on voulait espionner». Ses rencontres avec des invités, ses conversations et même des moments intimes de sa vie étaient épiés par les caméras. Toujours selon El Khabar, l?affaire n?est, évidemment, pas restée sans suite. Ziari, l?homme qui a découvert le scandale, a immédiatement procédé à une opération mains propres au sein même de son département. Le ministre a exigé la démission du directeur général de l?administration avant de le traduire en justice. Ce dernier sera mis par la suite en détention préventive avant d?être remis, le 26 juin dernier, en liberté provisoire. Ziari ira même jusqu?à congédier la plupart du staff du cabinet ministériel pour «complot». Le secrétaire général et le chef du cabinet de l?ex-ministre et le sous-directeur chargé des moyens généraux étaient, eux aussi, sur la liste des personnes sanctionnées et la mesure a même concerné une femme de ménage faisant partie, elle aussi, selon l?enquête, du lot des «comploteurs». Ce Watergate à l?algérienne, actuellement entre les mains de la justice, présente encore trop de zones d?ombre. En effet, on ne connaît, à l?heure actuelle, ni les tenants ni les aboutissants de cette scabreuse affaire. Encore moins les velléités des instigateurs. Une raison, somme toute, valable, pour pousser nos différents ministères à opérer un «travail de fourmi» à la recherche d?hypothétiques caméras?