Perte Le batteur est décédé samedi au CHU de Constantine à l'âge de 34 ans, des suites d'une pneumopathie. Selon les adeptes de cette musique, cette disparition porte un nouveau coup dur à la musique algérienne qui vient à peine de perdre le chantre de la chanson targuie du Tassili, Mebarek Othmani dit Bali. Batteur talentueux, Aziz Djemmam a dû abandonner ses études de médecine en 5e année pour se consacrer à sa passion de toujours, le jazz. Non content de pratiquer cette musique au sein du groupe Sinoudj qu'il fonda avec une équipe de «mordus» comme lui, il fera de l'association de musique Limma, dont il est également membre fondateur et pilier, le fer de lance pour promouvoir cette musique. Ces efforts seront illustrés notamment par l'organisation du festival international de jazz que la ville des Ponts a abrité ces trois dernières années sous le nom de Majazz puis de Dimajazz. D'excellente facture, cette manifestation qui a pu faire venir à Constantine les plus grandes pointures du jazz dans le monde, révélera au public constantinois et aux autorités locales une nouvelle race de musiciens algériens qui ont presque naturellement et sans faire de vagues, su recentrer la pratique musicale sur les normes internationales et dans les créneaux porteurs. «Comme surgis de nulle part, ces jeunes dont Aziz Djemmam était la figure de proue, ont vite fait l'unanimité autour d'eux. En investissant le créneau très porteur de l'échange intermusical et de la fusion des musiques, le festival de jazz de Constantine est un concentré de nouvelles visions et d'initiatives porteuses. Il est aujourd'hui orphelin de son principal artisan qu'est Aziz Djemmam», considère-t-on à Constantine. Il ne reste qu'à espérer que tous ceux qui ont cru et contribué à son succès, notamment les membres de Limma sauront préserver les espoirs et la flamme que Aziz a su si admirablement incarner, estiment des membres de la famille de la musique à Constantine.