Expulsion La multiplication des attentats dans plusieurs villes du monde a amené les polices française et anglaise à coopérer sur le dossier des immigrés clandestins. Environ 400 immigrés clandestins ont manifesté, hier soir à Paris, pour protester contre l?expulsion programmée des étrangers à travers des vols charters communs à différents pays européens. Devant les policiers, qui barraient l'accès au siège du Premier ministre, les manifestants, pour la plupart d?origine africaine, s?en sont pris au ministre de l?Intérieur Nicolas Sarkozy. Faisant allusion aux origines hongroises de la famille du ministre, les manifestants ont chanté : «Qu'est-ce qu'on veut ? Des papiers ! Pour qui ? Pour tous !» ou encore «Sarkozy a oublié, ses parents sont étrangers». Les immigrés en situation irrégulière se sont rassemblés en réponse à l?appel des collectifs d'immigrés clandestins de la région parisienne et de diverses organisations. Ils protestaient en particulier contre l'expulsion programmée de plusieurs dizaines d'Afghans, par «un vol groupé» organisé conjointement par les autorités françaises et britanniques. Après qu'une délégation eut été reçue par un membre du cabinet du Premier ministre Dominique de Villepin, le président de la Ligue des droits de l'Homme a expliqué dans un porte-voix : «Notre objectif reste la régularisation de tous les sans-papiers.» Et d?ajouter : «Il est absolument scandaleux que la France et la Grande-Bretagne n'aient rien de mieux à faire que d'organiser des vols charters-spectacle vers l'Afghanistan, étant donné la somme d'attentats, d'enlèvements et d'assassinats là-bas», a protesté la vice-présidente du Gisti, Violaine Carrère. Un collectif européen d'associations et de partis a, par ailleurs, demandé fermement aux gouvernements français et britannique de renoncer à cette opération visant à expulser de nombreux immigrés afghans clandestins de la France et de la Grande-Bretagne par «vol charter commun» vers Kaboul.