Choix «Les meilleurs souvenirs de mon enfance, de mon adolescence et même d?une partie de ma vie d?adulte sont étroitement liés à mon voisinage», confie Anis, 38 ans. Cet ancien habitant de Notre-Dame-d?Afrique, l?air nostalgique, précise qu?«aujourd?hui, j?habite dans un nouveau quartier où les gens paraissent très bien, mais rien ne remplacera mes amis de quartier, khalti Fatma, Houria et ??marte el boulanger?? (la femme du boulanger)». «Notre quartier à Notre Dame était construit de manière telle que chaque maison donne sur celle du voisin. Il n?y avait pas de barrière séparant une maison d?une autre, comme c?est le cas aujourd?hui», fait-il remarquer. Tout en se remémorant les moments passés dans ce quartier d?enfance, Anis raconte : «La vie était très simple. Les gens aussi. Lorsqu?il y avait un mariage ou un deuil, c?est tout le quartier qui le vivait et le partageait avec la famille concernée». Il cite, dans ce sens, le décès dernièrement de âmmi Salah, le doyen du quartier qui «a secoué tout le monde, jeunes et vieux». Les exemples sur les relations de bon voisinage dans ce quartier de la Basilique sont légion, dira-t-il. A titre d?exemple, Anis cite le cas où de grands travaux, tel le coulage d?une dalle, sont effectués chez le voisin, à cet effet, «c?est tout le quartier qui met la main à la pâte. Les jeunes se réveillent tôt pour apporter leur aide», soutient-t-il. Triste, ce jeune homme avoue : «C?est lorsqu?on quitte son quartier qu?on se rend compte de ce qu?on avait. Aujourd?hui, je suis sûr que personne ne viendra remplacer mes voisins, même si je garde toujours les mêmes réflexes, ceux d?entretenir de bons rapports avec mes nouveaux voisins.»