Cérémonie Mahmoud Ahmadinejad a été investi président de la République islamique d'Iran par le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, ce matin à Téhéran. «Je félicite le peuple iranien pour son vote, je confirme ce vote et je nomme M. Ahmadinejad président de la République islamique d'Iran», a dit le Guide dans une déclaration lue par le président sortant, Mohammad Khatami. M. Ahmadinejad devient, à 49 ans, le sixième président de la République islamique dans un climat de forte crispation internationale à cause des activités nucléaires iraniennes. Elu pour quatre ans, M. Ahmadinejad, ancien officier des forces spéciales de l'armée idéologique et ancien maire de Téhéran, est le premier président laïque depuis 1981, il a été le vainqueur inattendu de la présidentielle le 24 juin avec 61,69% des voix, contre Akbar Hachemi Rafsandjani. Le nouveau président, rassure : «Je plaiderai pour la suppression de toutes les armes de destruction massive», «l'Iran veut l'établissement d'une paix durable et de la justice». Son gouvernement tend «la main de l'amitié» à l'étranger. Ce sont là les grandes lignes de son discours d?investiture. A l'intérieur, M. Ahmadinejad promet de prendre à bras-le-corps les problèmes aussi criants que le chômage, l'inflation ou la corruption. «En tant que serviteur de la nation iranienne, je veux défendre l'indépendance, les intérêts nationaux et la religion de l'Islam et je veux défendre les intérêts des citoyens à l'intérieur et à l'extérieur du pays», «je veillerai à étendre la justice, à être bon envers tous les sujets de Dieu, à servir le peuple iranien, à lui offrir le progrès et la prospérité financière», déclare le nouveau président, qui ajoute : «La modération sera la politique principale de mon gouvernement.» «Il n'y aura pas de place pour l'extrémisme», a-t-il dit à l'intention des femmes, des jeunes ou des artistes inquiets d'une remise en cause de la libéralisation des huit années Khatami. Cependant, le nouveau président a des atouts en main, notamment la manne pétrolière. Selon la Compagnie nationale du pétrole (NIOC), l'Iran devrait encaisser cette année 40,5 milliards de revenus pétroliers, un excédent de 24,4 milliards de dollars par rapport à ce qu'il avait budgété. La présentation du gouvernement de M. Ahmadinejad sera un indicateur, estiment des observateurs. Il a deux semaines, après sa prestation de serment devant le Parlement, samedi, pour soumettre la composition de son cabinet aux députés.