Confusion Lors de la réunion du bureau fédéral de lundi, la FAF a mis en place une commission ad hoc de conciliation pour filtrer le passage des cas litigieux avant qu?ils n?atterrissent à la chambre de résolution des litiges. Il y a comme une espèce de confusion dans la nouvelle démarche de la Fédération algérienne de football (FAF) dans son entreprise de gérer et de réglementer la discipline et les clubs, notamment ceux dits de l?élite. En adoptant de nouveaux textes, dont plusieurs articles ont été au fur et à mesure amendés, et ce en conformité avec les dispositions de la Fifa et de l?International Board, la FAF devrait s?orienter vers une professionnalisation de la discipline. Dans la foulée, deux nouveaux statuts sont apparus : celui du joueur amateur et celui du joueur professionnel. Contrairement à la normale et à ce qui se fait ailleurs, ces deux statuts peuvent aisément se côtoyer puisque le football national est en phase de transition exceptionnelle. Déjà à ce niveau, il y a matière à disserter et plusieurs confusions, voire des incohérences sont constatées et qui sont soit en contradiction soit en porte-à-faux avec les lois sur le travail en Algérie. Par ailleurs, et parmi les nouveautés à l?orée de cette saison 2005-2006, il y a cette fameuse chambre de résolution des litiges qui, selon ses concepteurs, devrait avoir un statut de structure indépendante et juridictionnelle. Or, en voyant sa composante il y a quelque chose qui ne tourne pas rond, comme d?ailleurs le football dans ce pays : des présidents de clubs actifs sont désignés pour juger des dossiers litigieux. De qui se moque-t-on ? Peut-on être juge et partie, en même temps ? Prenons à titre d?exemple le cas des deux présidents, représentants des clubs de la Nationale I, en l?occurrence le Dr Messaoudi (MC Alger) et Serrar (ES Sétif) : il se trouve déjà que ces deux messieurs sont «impliqués» dans deux cas litigieux, ceux des transferts de Maouche (à l?USMA) et de Mezaïr (à l?ESS), dont le premier cas risque d?être d?une extrême gravité puisqu?il s?agit d?accusation (par le joueur Maouche) de falsification de documents officiels. Alors on se demande si ces deux messieurs feront appliquer la réglementation ou défendront les intérêts de leurs clubs respectifs ? En aucun cas on ne peut être juge et partie, surtout dans un football boiteux où tout est problème et suspicion. Et alors qu?on pensait que cette fameuse Chambre de résolution des litiges (CRL) allait commencer son travail au fur et à mesure que les dossiers des joueurs atterrissent sur les bureaux de la ligue, voilà qu?on nous annonce que cette structure ne se prononcera qu?après le 15 août, date limite de dépôt des dossiers. Mieux encore, une commission ad hoc a été mise en place par la FAF pour tenter d?arranger et de concilier à l?amiable les différentes parties en conflit. En deux mots : au lieu d?alléger les procédures et d?aller directement vers une application stricte et rigoureuse des règlements qu?on suppose clairs comme de l?eau de roche, nous voilà bien partis pour s?empêtrer dans les dédales des commissions et autres chambres. Nul n?est censé ignorer la loi et les dirigeants de clubs sont les premiers à le savoir, pourquoi alors dédoubler les structures pour de simples affaires de qualification de joueurs ? C?est une façon de noyer le poisson. A cette allure, le football algérien, pris en otage par un milieu mafieux dont les intérêts personnels passent bien avant ceux de la balle qui roule, ne sortira jamais la tête de l?eau ocre et nauséabonde dans laquelle il a plongé depuis plusieurs années. Dans cette cacophonie, on apprendra que les nouveaux textes ne seront votés par l?assemblée générale qu?après l?élection présidentielle de novembre prochain. Que peut-on aussi comprendre par là ? Non, non, il y a des choses qui se font et se défont dans un «à-peu-prisme» qui ne dit pas son nom et qui ne dit surtout pas ce qu?il cache derrière. Mais bon, chez nous c?est connu : à chaque fois qu?on veut se débarrasser d?un problème on lui crée un commission et le tour est joué.