Vide La ville est connue pour être la capitale du théâtre amateur, la pépinière du quatrième art, une école d?où sont sortis de grands noms comme Sonia, Dalila Hlilou, Azzedine Medjoubi... C?est dire si le 4e art est entré dans les m?urs quotidiennes, c?est l?histoire des Mostaganémois. Il se trouve que cette ville d?histoire et d?art qui, chaque année, abrite un festival d?art dramatique, n?a pas ce qui la représente, qui la symbolise : un théâtre. A défaut d?infrastructure digne d?accueillir un festival, une manifestation d?une telle envergure, les organisateurs improvisent tant bien que mal, chaque année, un lieu de représentation. Il est à souligner que lors des éditions précédentes, des spectacles étaient donnés dans l?enceinte d?un lycée sur une scène de fortune. Ce qui revient à dire que les représentations révélaient des manques, des incident techniques notamment, ce qui altérait le jeu et rendait sa qualité moindre. Cette année, la compétition «in» se déroule dans un centre culturel qui dispose d?une petite salle, d?une capacité d?accueil de près de mille places. Cette désolante réalité persiste depuis plus de trois décennies, et jusqu?à présent, aucune initiative n?a été prise par les instances concernées pour améliorer la situation. Autrefois, il y avait un théâtre, mais il a été démoli vers la fin des années 1960. «C?est une agression à Mostaganem», disent les responsables, voire des Mostaganémois qui ont le théâtre dans l?âme. «Depuis, les autorités nous ont promis un nouveau théâtre, il se trouve que jusqu?à présent, la promesse n?a pas été tenue», se désolent-ils. La ville de Mostaganem n?a toujours pas de théâtre et elle l?attend toujours. «Nous ne lâcherons pas prise, nous nous battrons pour qu?il y ait un théâtre», disent-ils. Lors de la démolition du théâtre, un véritable bijou architectural, un monument culturel et historique, Ould Abderrahmane Kaki se mettait en face du théâtre et au moment où les démolisseurs réduisirent à un tas de gravats ce pan de la mémoire mostaganémoise, il pleurait à chaudes larmes. Si Djillali Ben Abdelhakim, père fondateur du festival nourrissait un rêve ambitieux : réaliser un complexe théâtral, regroupant un théâtre de plein air ainsi que toutes les infrastructures nécessaires à accueillir les festivaliers. Il se trouve que ce rêve, cette ambition «hasardeuse» n?a été qu?en partie, satisfaite : un théâtre de verdure est construit, mais laissé à l?abandon. Ses loges étaient même squattées par des familles qui n?avaient pas de logements. Il y a quelques années l?établissement a été réhabilité. Un projet de construction d?un théâtre reste toujours d?actualité, et selon des sources, il sera construit dans les années à venir. Mais sa capacité d?accueil demeure réduite à 200 places. Une insulte au festival, d?où la question : pourquoi tant d?acharnement contre le festival ? Y aurait-il une raison politico-historique ? En attendant un théâtre, l?improvisation continue. L?«amateurisme» persiste.