Des anomalies ont été relevées dans les opérations d'importation, notamment en terme de fausses domiciliations bancaires. Le liquidateur de l'ex-El Khalifa Bank a diffusé récemment un communiqué précisant le mécanisme mis en œuvre dorénavant pour s'inscrire dans le cadre de la liquidation de la banque. Le communiqué en question est accompagné d'un formulaire type de déclaration de créances qui doit être rempli et envoyé avant le 31 octobre 2003 à El Khalifa Bank, le cachet de la poste faisant foi. “Les titulaires de comptes bancaires créditeurs, les déposants, les correspondants de la banque, les opérateurs bancaires, les fournisseurs de biens et services, ainsi que tout autre créancier sont invités à déclarer leurs créances sur El Khalifa Bank en liquidation”, lit-on dans le communiqué. Le gouvernement algérien a confirmé sa détermination à mettre un terme “aux retards de paiement” engendrés par cette situation. “Selon des modalités à définir, en liaison et sous l'autorité du liquidateur, le gouvernement s'engage à mettre fin aux retards de paiement liés aux opérations de commerce extérieur de l'ex-El Khalifa Bank”, avait déclaré, lors d'une conférence-débat, Abdelatif Benachenhou, ministre des Finances. Ce mécanisme doit permettre aux entreprises étrangères, dont le client était domicilié à El Khalifa Bank, d'obtenir le paiement de leurs exportations. Les entreprises françaises ont été informées, nous dit-on, de ce mécanisme. “Dans le cas des remises documentaires et des crédits documentaires, la responsabilité d'El Khalifa Bank est engagée et les entreprises, ainsi que les banques ayant intérêt à agir, doivent produire une créance”, lit-on dans un document intitulé “Les conditions de liquidation de l'ex-El Khalifa Bank en Algérie pour les entreprises françaises”, publié dans le site de la direction des relations économiques extérieures du gouvernement français. “Il est fortement conseillé de ne pas négliger cette démarche qui garantit la prise en compte des opérateurs lésés par la suspension d'activité de la banque. L'intérêt à agir du client algérien est également avéré, dans la mesure où celui-ci reste redevable directement de son fournisseur étranger en fonction du mode de transaction initial (paiement comptant par exemple avec transfert libre des fonds)”, souligne-t-on. La Banque d'Algérie offre, semble-t-il, la possibilité au client algérien de domicilier l'opération bloquée à l'ex-El Khalifa Bank dans un autre établissement bancaire de la place (transfert de domiciliation), avec l'autorisation de la direction générale de changes de la Banque d'Algérie. Aucune précision sur les délais de paiement des créances n'a encore été fourni. Le ministre des Finances, lorsqu'il a rencontré les représentants diplomatiques établis en Algérie, auxquels il a exposé la situation économique et financière du pays, a évoqué la question de remboursement des fournisseurs étrangers, en répondant à la question d'un ambassadeur. Benachenhou a confirmé “la volonté de l'Etat algérien d'honorer ces engagements”. Mais, précise-t-il, l'opération se fera au cas par cas. Selon lui, des anomalies ont été relevées. L'argentier du pays a parlé de fausses domiciliations constatées dans certaines opérations. Pour rappel, la commission bancaire de la Banque d'Algérie a prononcé le retrait d'agrément et la mise en liquidation d'El Khalifa Bank spa le 26 mai 2003. M. R.