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Cela s?est passe un jour : Aventures, drames et passions celebres
La Dame aux camélias (3e partie)
Publié dans Info Soir le 11 - 08 - 2005

Résumé de la 2e partie n C?est dans un théâtre, où il s?est rendu en compagnie d?un ami, qu?Alexandre Dumas fils voit, pour la première fois, celle qu?il appellera plus tard la Dame aux camélias.
Eugène, l?ami d?Alexandre, l?a appelée Marie Duplessis, mais son vrai nom est Alphonsine Plessis.
Elle est née en 1824 ? la même année qu?Alexandre donc ? à Nonant, dans le département de l?Orme. Sa mère, Marie-Louise Deshayes, est originaire d?une famille noble, mais depuis longtemps ruinée, et son père, Marin Plessis, est colporteur de profession. Après le mariage, l?homme achète une épicerie dans l?intention de se fixer, mais les affaires périclitent et, au bout de quelque temps, il doit reprendre le colportage. Une fille, Delphine, naît, puis une seconde, Alphonsine. Marin parvient à peine à nourrir sa famille, il boit et se met à battre sa femme, puis ses enfants.
Au village, on a peur du colporteur et surtout on le déteste. Des âmes charitables veulent aider Marie-Louise, lui cherchent un emploi. Une vieille Anglaise, qui habite une grande maison, sur les bords du lac Léman, accepte de la prendre comme dame de compagnie. Mais elle n?aime pas les enfants. Marie-Louise doit donc se séparer de ses filles.
«Mes pauvres petites, leur dit-elle, je dois partir? Si je reste, votre père finira par me tuer !»
Elle s?en va donc, sans avertir son époux, laissant ses fillettes seules, blotties l?une contre l?autre.
«Ne pleure pas, dit Alphonsine à Delphine, je suis là?»
Elle n?a que huit ans et elle est plus courageuse que son aînée. Elles vont rester avec leur père, supportant ses réprimandes et ses coups.
Quelque temps après, Marin ne pouvant s?occuper de ses deux filles, les place comme bonnes à tout faire.
Alphonsine est recueillie par une cousine, mais son sort n?est guère plus enviable que celui de sa s?ur, récupérée par une étrangère.
Elle doit travailler du lever au coucher du jour, récurant, lavant, cuisinant. A la fin de la journée, ses petits pieds sont enflés et elle est si fatiguée qu?elle s?endort debout !
L?été, elle est plus heureuse puisqu?on l?envoie garder les bêtes dans les champs. Elle y retrouve des filles de son âge et discute avec elles.
Elle a douze ans, mais elle est si fluette qu?on lui en donnerait dix. Elle est jolie, avec ses longs cheveux noirs et sa peau blanche et les gamins des environs, qui gardent aussi les bêtes, s?intéressent à elle.
Elle a à peine quatorze ans quand elle est violée? On parle d?un aristocrate de la région, mais ce n?est peut-être qu?une légende, née après que la jeune femme est devenue célèbre. En tout cas, l?homme ne l?épouse pas, et encore heureux qu?elle ne soit pas tombée enceinte. La cousine, craignant sans doute que la chose ne se produise et ne voulant pas assumer de responsabilité, lui dit qu?elle ne peut plus la garder.
«Où irai-je ? demande la jeune fille affolée.
? Retourne auprès de ton père, il sera bien obligé de te reprendre !» (à suivre...)


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