Hypothèses n Le contenu de l?allocution du président, prévue dimanche prochain, pourrait être axé sur les contours de la réconciliation nationale comme il pourrait totalement l'occulter. Le discours que le président de la République va prononcer à l?occasion de la réunion avec les cadres de la Nation, prévue dimanche prochain, est fortement attendu et les supputations vont bon train. Avec cette réunion, le chef de l?Etat en sera à sa troisième rencontre avec les cadres. D?après les observateurs, si les deux premières réunions avec les cadres étaient axées sur les plans du soutien à la croissance économique, celle-ci se focaliserait, notamment, sur le grand chantier de la réconciliation nationale. Les mêmes observateurs estiment, toutefois, que le président de la République, n?étant pas satisfait du rythme auquel la réalisation du plan de relance à la croissance économique de 55 milliards de dollars avance, pourrait, également, aborder cet axe foncièrement économique et social. En raison de la conjoncture politique nationale et internationale, marquée par une recrudescence de la violence terroriste islamiste, écartant toute tentative d?aborder les questions liées à la réconciliation dans le sens le plus large du terme, le discours du président, pourrait même, d?après les observateurs, être dominé uniquement par des thèmes liés au développement socio-économique national. Il faut dire aussi que le concept de réconciliation nationale a été tellement galvaudé qu?il a été vidé de toute signification. Car les uns y voient une amnistie générale au profit des terroristes ; les autres pensent que c?est un mea culpa de la part de l?Etat. De plus, et au vu des menaces terroristes qui pèsent sur le monde, notamment les derniers attentats sanglants de Londres, nombre d?observateurs considèrent, en effet, qu?il serait difficile de parler d?amnistie. D?ailleurs, lors de son discours du 24 février dernier, le président de la République avait déclaré que le projet d?amnistie n?était pas de son ressort. Cependant, des analystes estiment que c?est à partir justement de cette situation de confusion totale régnant au sein de la population, ne sachant point à quel saint se vouer pour comprendre son devenir, que le président de la République axerait son discours sur les contours de la réconciliation nationale, non encore définis. Car il est convenu, au plan international, que la paix est le préalable au succès de tout projet de développement et que la réconciliation nationale est la condition sine qua non à la possibilité de mobilisation de toutes les forces autour d?un même projet.