Oran l Les restaurants de la pêcherie continuent d'attirer une clientèle avide de mets où se mêle l'odeur de la mer à la finesse de la chair. Devenus une attraction, ces lieux, ouverts depuis la période coloniale, servent toujours du poisson qui sent encore la mer, ses algues, ses aventures, ses états d'âme et sa longue histoire avec l'homme. Ces restaurants, mitoyens du port d'Oran, sont une halte obligée pour de nombreux émigrés en vacances au pays et de touristes venus de contrées lointaines. Ils n'hésitent pas à y jeter l'ancre pour déguster une soupe de poisson, une friture ou encore des crustacés à la chair fine préparés par des jeunes devenus timoniers des lieux après le départ à la retraite de ceux qui y officiaient. Ces établissements accueillent une clientèle bigarrée où on trouve toutes les couches et toutes les conditions sociales. La pêcherie compte environ 15 restaurants qui ouvrent de 10h à 14h. Ces endroits, qui ont pris un coup de vieux et des rides, content l'histoire de générations de clients qui se sont disputé les places pour être les premiers servis. Ils sont aujourd'hui un lieu où des hommes d'affaires négocient des contrats, des familles fêtent leurs retrouvailles, des couples se jurent fidélité devant un plat garni de poissons qui sent le citron, le ressac des vagues et l'ardeur du pêcheur qui sonde les profondeurs, remonte le filet et trie la récolte d'une marée. Avant midi, la concurrence entre ces restaurants devient féroce. Des jeunes rabatteurs sont appelés à la rescousse pour vanter les qualités de l'un et descendre en flammes l'autre. On propose le parking gardé, on vante la qualité du menu, celle du poisson servi et les prix.