Résumé de la 6e partie n Alphonsine Plessis, la future Dame aux camélias, est renvoyée de la blanchisserie où elle travaillait. Elle se retrouve dans la rue, affamée. Elle cherche du travail et en trouve dans une boutique de confection. La maison qui l?emploie la loge aussi, avec les autres employées qui, comme elle, sont pauvres et dans la rue. Le salaire est insignifiant, mais elle mange à sa faim et elle a un toit ! Elle s?est fait des amies et, la nuit, quand la chandelle est soufflée, elle se plaît à discuter. «Tu es jolie, toi, lui disent ses compagnes, tu peux facilement te placer !» Elle ne comprend pas, bien sûr, mais les filles lui expliquent de quoi il s?agit : trouver un homme, de préférence un riche, qui accepte de la prendre en charge? Prendre en charge signifie bénéficier, en échange de certaines «gentillesses» de la fille, de largesses : restaurant, toilettes, bijoux, si le monsieur est vraiment riche. Certains peuvent même loger les filles, qui leur ont tourné la tête, dans des hôtels particuliers et les emmener dans les réceptions? Cas encore plus rares : l?homme épouse la fille et lui offre une vie de luxe ! «C?est déjà arrivé ? demande Alphonsine, rêveuse. ? Bien sûr, mais ne va pas rêver de cela ! Ce n?est pas pour toi !» Ce qui est pour elle, c?est le monsieur gentil qui lui paye le restaurant ou lui achète quelque robe ou fichu. Elle peut aussi espérer rencontrer quelque brave ouvrier qui l?épouse. «C?est bien aussi d?avoir un foyer, disent ses amies, un mari gentil et travailleur, de beaux enfants?» Un mari, un ouvrier? Alphonsine se rappelle aussitôt sa mère qui s?est laissé séduire par un colporteur. Un colporteur qui lui a promis, au départ, monts et merveilles et qui s?est mis à boire et à la battre. A bout, la pauvre femme a fini par s?enfuir du domicile conjugal, abandonnant ses deux filles à leur triste sort. Non, non, elle ne se laissera pas embobiner par un ouvrier, même s?il s?agit du plus bel homme de Paris. Elle ne veut pas vivre ce que sa mère a vécu. Quand elle ira donc à la «chasse aux hommes», sur les boulevards, elle ne fera pas les yeux doux aux beaux garçons à la taille élancée et aux bras musclés, mais aux quinquagénaires bedonnants et au front dégarni qui, s?ils n?ont pas la jeunesse et la beauté, ont la bourse bien garnie ! En attendant de dénicher l?homme qui l?entretiendra, elle s?amuse avec ses amies Hortense et Ernestine. Elles vont dans les auberges et les cabarets, elles dansent dans les bals et elles se rendent aux fêtes. Entre-temps, Alphonsine a quitté le dortoir de la maison Urbain pour louer une chambre. Ce n?est qu?une mansarde insalubre mais ici, au moins, elle est chez elle et elle peut faire ce qu?elle veut ! Alphonsine, qui est très jolie, est courtisée par les garçons. Mais elle ne répond pas aux sollicitations car les garçons en question semblent aussi pauvres qu?elle. Elle accepte le verre qu?on lui offre et va même au bal, mais pas question de relations durables qui auraient fini par un mariage ! L?été est bien avancé mais à Paris, il va se prolonger avec la fête de Saint Cloud, une fête qui va durer tout un mois et qui va attirer toute la jeunesse de la capitale. Alphonsine et ses amies s?y rendent. Elles s?amusent comme des folles, mangent des confiseries, s?essayent au stand de tir, rient des pitreries des forains? Des garçons leur font les yeux doux et elles leur sourient. Elles achètent des fleurs et du parfum bon marché dont elles s?arrosent ! (à suivre...)