Résumé de la 8e partie n Alphonsine devient la protégée d?un restaurateur parisien qui l?entretient. Elle quitte même sa mansarde pour un luxueux appartement. Elle a quitté l?atelier de couture et vit dans le grand appartement de la rue de l?Arcade. Son protecteur est absent toute la journée et ne la rejoint que le soir, après la fermeture de son restaurant. Il lui a donné une petite bonne pour s?occuper d?elle, mais aussi pour la surveiller. Alphonsine l?a compris, mais elle accepte tout : elle est prête à tout pourvu qu?elle continue à vivre à l?abri du besoin? Cependant, chaque dimanche et parfois même en semaine, le monsieur l?emmène se promener sur les grands boulevards. Ils vont également au théâtre où elle peut voir des pièces ou assister à des spectacles de danse qu?elle adore. Ce jour-là, il a décidé d?aller au Prado. C?est, à l?époque, l?établissement à la mode qui attire le plus de monde à Paris? C?est un ensemble de salles où on peut manger, boire, jouer au billard, danser et même se retirer pour des conversions intimes. On y rencontre des femmes aux m?urs légères et de jeunes vauriens, mais aussi des hommes et des femmes du monde venus s?amuser. Le protecteur d?Alphonsine sait bien quel risque il court en emmenant ici sa jolie compagne, mais il sait aussi qu?elle est trop intelligente pour quitter le luxe et la sécurité qu?il lui offre pour suivre un jeune homme beau mais sans le sou ! S?il est venu ici, c?est d?abord pour faire plaisir à la jeune femme, ensuite pour se faire plaisir à lui-même, retrouver un peu le parfum de ses vingt ans? Le couple a fini de souper. Alors que le monsieur, qui a bien mangé et bu, somnole sur sa chaise, Alphonsine suit l?orchestre qui a entamé une danse vertigineuse. Des hommes et des femmes se lèvent pour danser. Alphonsine a bien envie d?en faire autant, mais son «homme» n?est pas en mesure de répondre à ce désir. C?est alors qu?un jeune homme s?approche et fait la révérence au protecteur. «Monsieur m?autorise-t-il à lui prendre, pour une danse, sa charmante compagne ?» Le monsieur ouvre un ?il : «Quoi ? Ah, oui, oui, bien sûr?» Le jeune homme s?incline de nouveau, cette fois-ci devant Alphonsine à qui il tend le bras. Elle se lève, ravie, le prend et se laisse entraîner dans la danse. Le jeune homme la regarde dans les yeux et chuchote : «Vous êtes si belle?» Elle ferme les yeux de plaisir? C?est comme si elle vivait dans un rêve : le monsieur, les gens présents dans la salle, tout le monde a disparu et seuls, elle et le jeune homme restent? A la fin, le jeune homme glisse un morceau de carton dans son corsage et, sagement, il la rend au monsieur? Ce n?est que le soir, alors que le monsieur dort à poings fermés, qu?elle fouille dans son corsage et retire le carton. Le jeune homme y a inscrit son nom et son adresse : Agénor Alfred, comte de Guiche? Un comte ! Elle regarde son protecteur et le trouve brusquement minable, avec son gros ventre et son front dégarni? Mais elle se dit sagement que c?est lui qui l?entretient, lui permettant de mener une vie de luxe, à l?abri du besoin? (à suivre...)