Résumé de la 3e partie n La menace de mort pesait sur Phyllis et son frère. Le moindre geste pouvait leur être fatal. En fin psychologue, elle enchaîne des phrases pou atteindre son but : gagner la confiance d?Ernie. Phyllis March doit parler depuis dix minutes maintenant, montre en main. «L?ennui avec ton copain, Ernie, c?est qu?il refuse de se faire soigner, s?il accepte, il sortirait de prison, comme toi, il pourrait travailler et vivre bien.» Ernie semble réfléchir, il a fini par s?asseoir lui aussi dans un fauteuil pour écouter les malheurs (inventés) de son ancien camarade de cellule. Pour un observateur, la scène serait incroyable : dans le couloir, visible depuis le salon, un cadavre. Sur le divan, un homme ficelé et bâillonné, et discutant dans leurs fauteuils l?assassin et Phyllis. Ernie parle : «Mon copain, il veut pas sortir de prison. Il me l?a dit? Il est pas comme moi, il a peur des portes? ? Tu as peur des portes ? ? Oh ! J?aime pas les portes, j?aime pas ça ! On devrait enlever toutes les portes, tu comprends ? Jeffrey, lui il se moque de moi.» Phyllis remarque qu?il a dit «Jeffrey se moque».Il parle au présent, pas au passé. C?est donc qu?il a oublié son crime, momentanément peut-être, mais c?est bon signe. «Je te donnerai une chambre sans porte, si tu veux, mais je connais un meilleur moyen. Si tu allais voir le médecin maintenant ? ? Pour quoi faire ? ? Eh bien, pour qu?il te donne un médicament ! ? J?en ai des médicaments, je les ai volés? ?Fais voir !» Ernie fouille dans sa poche et sort trois boîtes d?ampoules. Phyllis fait la grimace en les examinant : «C?est malin, tu as volé des piqûres ! ça peut pas s?avaler, Ernie, il n?y a que le médecin qui peut faire ces piqûres? Qu?est ce que tu voulais en faire ? ? C?est pour dormir, ça fait dormir ce truc ! On dort debout. On est bien. On marche, on mange, on fait plein de trucs en dormant. Il m?en a fait une fois, le toubib et j?avais plus peur. Mais maintenant, il veut plus, il dit qu?il faut que je réfléchisse, il dit qu?il faut que parle à un autre médecin. Alors j?ai volé. Et Jeffrey, il m?a dit : ?On te relâchera pas la prochaine fois.? C?est pour ça alors.» Ernie semble revenir à la réalité, brutalement. Phyllis fait une erreur volontaire, elle l?a laissé revenir au crime. «Ecoute Ernie, on va prendre la voiture et aller voir le médecin tous les deux, d?accord ? Il te fera ta piqûre et ça ira. ? Non. J?ai pas confiance. Il va m?enfermer, c?est Jeffrey qui l?a dit. ? Jeffrey dit n?importe quoi, ne l?écoute pas. On va y aller toi et moi et il te fera une piqûre. ? Vous pouvez pas me la faire, vous ? ? Je voudrais bien, mais je n?ai pas de matériel et puis je ne sais pas faire ces piqûres-là. On y va ? ? Et lui alors ? ? Qui, mon frère ? Eh bien, on le laisse, on n?a pas besoin de lui. ? J?ai pas confiance? ? Ecoute, il ne bougera pas, tu l?as attaché ! ? C?est pas ça ! Je veux pas aller chez le médecin. J?ai pas besoin de lui. ? Bon, d?accord. Alors, débrouille-toi avec les médicaments. Moi je peux rien faire pour toi.» Ernie se frotte le visage avec irritation. Il a l?air fatigué. Mais il tient toujours le revolver et le couteau et il mesure toujours 1,80 m pour 90 kilos? Phyllis se sent momentanément à court d?arguments. C?est Ernie qui reprend le dialogue, heureusement. «Bon. On va y aller, mais on l?emmène, lui. Et je surveille? ? Tu veux emmener Joss ?» Ernie a déjà soulevé son otage comme un paquet. «On va prendre la voiture, je le mets derrière, toi, tu iras chercher le médecin et tu le feras descendre avec sa piqûre.» Phyllis saisit son imperméable et ne peut qu?emboîter le pas. La voiture est devant la porte. Ernie dépose son paquet vivant sur la banquette arrière et pointe son revolver sur Phyllis : «Allez, tu conduis, et attention aux flics, hein ? Si tu t?arrêtes ou si tu cries, je tue tout le monde.» Deux kilomètres à travers la ville jusqu?à l?hôpital tandis que Phyllis espère. Pourvu que le médecin comprenne à demi-mot. A cette heure de la soirée, elle tombera sur un interne de garde, pas sur le psychiatre qui s?occupe d?Ernie, bien sûr. Alors, il faudra qu?il comprenne et vite. (à suivre...)