Résumé de la 2e partie n La vie de Phyllis est en danger. Pourtant, pour protéger son frère, elle engage une discussion avec Ernie pour détourner son attention. Là, le suspense s?installe... Phyllis March dit alors : «Ernie ? Tu viens ?» Ernie bouge dans son dos, elle le sent et se retient pour ne pas se retourner. Car elle a compris, il s?est jeté sur Joss et doit l?immobiliser. Elle l?entend grogner : «Bouge pas toi, ou je te crève? ? Ernie ? Tu viens oui ou non ! Allez, arrête ce cirque, il faut qu?on parle !» Où a-t-elle appris qu?il s?agissait là de la meilleure méthode ? Comment a-t-elle compris que le colosse avait vacillé brutalement dans la folie, comment sait-elle que ce genre de folie est sensible à l?indifférence ? Des fous, il y en a de toutes sortes, avec des réactions de toutes sortes, et la plupart du temps imprévisibles. Mais Phyllis et son instinct ont décidé en un quart de seconde qu?il fallait mépriser l?acte criminel d?Ernie et en parler comme d?une chose sans gravité, dont on peut discuter. Elle a un culot monstre car Ernie n?est pas décidé à la suivre dans ce jeu, apparemment. Il arrive pourtant derrière elle dans le salon, mais il tient Joss par le cou avec le couteau dans sa nuque et le revolver pointé sur son ventre. «Lâche-le Ernie, tu vois bien qu?il a peur de toi? ? Non. Je veux pas. Il va appeler les flics ! ? Mais non, il ne le fera pas ! C?est moi qui décide, tu le sais bien. ? Alors je vais l?attacher. ? Si tu veux, mais dépêche-toi, il faut qu?on discute. ? Je veux pas discuter, j?ai rien fait de mal ? Ernie ? ? Qu?est-ce qu?il y a ? ? Tu sais très bien ce que tu as fait? ? C?est sa faute, il m?a provoqué ! C?est un pourri ! Il a dit comme ça, que l?asile me relâcherait pas la prochaine fois. ? La prochaine fois que quoi ? ? Ben? ? Que quoi, Ernie ? ? Je me suis barré de l?hôpital ? Tu n?y allais qu?en visite, pourquoi te sauver ? ? J?ai piqué des médicaments chez le docteur, l?infirmière m?a vu? ? Alors ? ? Je l?ai giflée et je me suis barré ! ? Et tu n?as pas vu le médecin ? ? Non. J?en ai marre de ce type. Il me donne des trucs pour réfléchir. Moi je veux pas? ? Et qu?est-ce que tu veux ? ? J?en sais rien. Je sais pas, moi, Je suis pas fou. C?est les autres qui me rendent dingue !» Tout en parlant, Ernie a ficelé Joss avec les cordons du rideau qu?il a arrachés. Pour un fou, il est méthodique. Chevilles, poignets, il s?attaque maintenant à la cravate de Joss et lui entoure la bouche avec, bien serré. Joss est mort de peur, il a les yeux blancs et Ernie le bascule sur le divan, arrache les fils du téléphone puis, satisfait, regarde autour de lui. «Bon, A vous maintenant !» Phyllis a des sueurs froides. Il ne faut pas ! Il ne faut surtout pas qu?il s?attaque à elle. Il faut détourner son attention. Elle commence un long monologue. Elle invente n?importe quoi, au fil de l?inspiration? «Aujourd?hui, j?ai vu ton copain Freddy tu sais ? Celui qui était en cellule avec toi l?année dernière.» Elle ne s?entend même pas parler, les mots défilent les uns derrière les autres. Les phrases s?enchaînent. Elle allume une cigarette et parle? parle? parle? Si elle gagne cette phase du jeu, elle atteindra peut-être son but.(à suivre...)