Insatisfaction n «Nous pensons que ses actes étaient passibles de plus de 22 ans de prison et que le juge a commis une erreur en prononçant ce verdict.» C?est la déclaration, d?un procureur américain, John McKay de Seattle (nord-ouest) et qui a fait appel, vendredi, de la condamnation à 22 ans de prison d'Ahmed Ressam, un Algérien membre d'Al-Qaîda. Il a souhaité qu'une peine plus lourde lui soit infligée, a annoncé le parquet dans un communiqué. Ressam, 38 ans, a été condamné le 27 juillet dernier par le tribunal fédéral de Seattle après avoir été reconnu coupable de tentative d'attentat à l'explosif à l'aéroport de Los Angeles fin 1999. «La question centrale de cet appel est de savoir si la peine de 22 ans de prison est raisonnable, sachant que Ressam risquait entre 65 ans de détention et la prison à vie, selon les règles présidant aux verdicts», indique le communiqué du parquet. «Ahmed Ressam avait prévu de tuer des centaines d'Américains innocents», ajoute le communiqué. Ressam avait été interpellé en décembre 1999 à la descente d'un ferry-boat à Port Angeles, dans le nord de l'Etat de Washington, alors qu'il essayait de pénétrer en territoire américain depuis le Canada avec 59 kg d'explosifs et des détonateurs dans sa voiture. En avril 2001, l'Algérien avait été reconnu coupable d'avoir voulu commettre un attentat à l'aéroport de Los Angeles (Californie, ouest), l'un des plus grands au monde, à l'occasion du passage à l'an 2000. Les médias américains l'avaient surnommé le «millénium bomber». La valise d'explosifs avait pu être interceptée grâce à la vigilance d'un agent des douanes, qui, alerté par sa nervosité, avait demandé à Ressam d'ouvrir le coffre de sa voiture. Membre du réseau d'Oussama ben Laden, qui a revendiqué les attentats du 11 septembre 2001, Ressam avait commencé, après son arrestation, par devenir une importante source d'informations pour les policiers américains, britanniques, canadiens et allemands dans leur traque de terroristes. Sa condamnation avait été repoussée à plusieurs reprises, au fur et à mesure qu'il aidait les autorités. En 2003, il avait cependant cessé toute coopération avec la justice, ouvrant la voie à sa condamnation.