Paradoxe n La wilaya, distante d?environ 1 000 km d'Alger, est un îlot où la population survit. Pourtant, la région recèle des richesses naturelles et un potentiel touristique indéniable. Cette ville de 160 000 habitants est atypique. Ses constructions ne dépassant pas trois étages, sont alignées sur de grands boulevards sans âme. Entourée de casernes, elle semble être leur prolongement. La population vit au jour le jour. Selon un employé de l?APC, le chômage frise les 60 %. Peu de gens ont la chance de travailler et nombre d?entre eux «sont des contractuels qui payent des commissions pour être recrutés», dira un habitant. Contrairement à d?autres régions du Sud où il y a des zones industrielles ou des champs pétroliers, ici il n?existent qu?une minoterie et une laiterie. Le reste de la population s?occupe comme elle peut. La presse n?arrive qu?aux environs de 16h, et les prix des fruits et légumes sont inabordables. Les Bécharis ne comprennent pas pourquoi les autorités bloquent la distribution des 1 137 logements réceptionnés depuis des mois. «En réalité, devant les protestations des citoyens non bénéficiaires, les commissions de daïras ont décidé de bloquer la distribution en attendant de réétudier les listes», explique un coresponsable de presse. La wilaya de Béchar n?a bénéficié que de 7 000 logements dans le cadre du plan quinquennal, «cela s?explique par les faibles moyens de réalisation locale», dira un responsable de l?APC. Seules satisfactions : le prix du transport très abordable, et la Sonelgaz qui a dégagé une enveloppe de 200 milliards de centimes pour renforcer la couverture électrique pour toute la région. Pourtant, à peine sorti de la ville, un autre monde, des plus exotiques, accueille le visiteur. L?ennui s?évanouit et place à l?évasion dans cet immense océan de sable. La vocation touristique se révèle, comme par magie. Les ksour berbères sont les témoins d?une époque glorieuse. Ksar Oukda, Ksisksou, Boukays, Iguli, qui datent, pour la plupart, du XVIe siècle, attirent, malgré leur piteux état, les touristes et les curieux. Kenadsa, la ville des poètes, datant du XVIIIe siècle, abrite un des ksour les plus prestigieux de la région. La deuxième localité qui propulse Béchar dans le monde des merveilles est l?oasis Taghit, qui dispose d?un hôtel et d?une auberge. Tout autour, l?art rupestre témoigne de l?ancrage historique de cette région. Un musée fondé par le père Foucault regroupant les pierres de la région et les animaux, existe toujours. La région se caractérise également par les minerais inexploités. On y trouve de la pierre et autres roches. Quelques carrières commencent à s'implanter.