Absence n La sélection nationale ne sera pas parmi les seize meilleures équipes africaines, en janvier prochain, en Egypte. Ça on le savait déjà, mais on espérait qu?elle terminerait les éliminatoires avec les honneurs. Que nenni ! Le mythe du football algérien s?est bel et bien effondré et il en sera ainsi, tant que les dirigeants du football et les pouvoirs publics ne prendront pas leurs responsabilités en optant pour des solutions objectives et réelles. Au lieu de gâter sans compter une discipline prise en otage par un milieu beaucoup plus soucieux à se remplir les poches qu?à récolter les bons résultats, les autorités feraient mieux de donner un coup de pied dans la fourmilière et arrêter le massacre. Car le massacre a assez duré. A l?instar de plusieurs autres secteurs, le sport, en Algérie, traverse une véritable crise que personne ne peut plus cacher, car le sport a cette particularité d?être très vite mis à nu sur le terrain de la compétition. Et puis, pourquoi faudrait-il que le sport, le football en particulier, soit dans une meilleure forme que les autres secteurs alors qu?il demeure le parent pauvre en matière de budget et de considération politico-stratégique de la part de l?Etat. En quelques semaines, le temps d?un été décevant, le sport algérien n?a essuyé que des échecs : nos athlètes sont revenus bredouilles des championnats d?athlétisme d?Helsinki, nos basketteurs ont raté leur qualification aux championnats du monde sur leur terre et ne font même plus partie du meilleur quatuor africain, nos jeunes volleyeurs se sont fait balayer dès le premier tour d?un championnat du monde que notre pays vient d?organiser et enfin, pour boucler la boucle, c?est le football qui brûle de honte et de tristesse. Pis encore, le football a presque tué toutes les autres disciplines omnisports laissant le soin à une meute de trabendistes et d?affairistes mafieux de tirer de sombres profits d?un jeu complètement débridé, hors norme et carrément sorti de son cadre naturel. La construction de ce sport, dit roi ou locomotive des autres disciplines, étant compromise à la base et la voie empruntée par nos dirigeants n?étant pas celle des succès, il ne faut plus s?attendre à grand-chose. En d?autres termes, l?échec de notre équipe nationale, aujourd?hui, est endossé en grande partie par ceux-là mêmes qui se sont toujours érigés en connaisseurs et en gestionnaires hors pair. Des discours pompeux sur une refondation qui ne vient toujours pas, aux choix désastreux à la tête d?une sélection qui a connu sept staffs différents en trois ans en passant par l?histoire de domiciliation et l?absence de terrains, sans compter une mauvaise préparation (dernier stage en France et match amical annulés), la situation du football ne fait qu?empirer. Le fameux Conseil interministériel, consacré au football, et qu?on croyait être le coup d?envoi d?une nouvelle ère est resté sans lendemain. Aucun projet concret n?a démarré (deux centres de formations sur cinq sont «fonctionnels», le projet de Sidi Moussa est à l?arrêt, ?), les ministres passent à une vitesse vertigineuse à la tête d?un secteur qui bénéficie d?à peine 1% du budget total et les échecs succèdent aux échecs. Je vous le jure ! Eh bien, tant que l?Etat, avec ses gros moyens et les compétences qu?il peut drainer, demeure désintéressé du secteur des sports, aucun discours ni scrutin de réconciliation avec? les bons résultats et le progrès, ne seront attendus.