Résumé de la 3e partie n En 1830, Alger était une cité prospère, en contact avec les pays méditerranéens de l?époque. Les relations avec la France étaient plutôt correctes, jusqu?à ce qu'une histoire de blé vienne semer la discorde entre les deux pays. Alger ayant livré du blé aux armées françaises, par l?intermédiaire de négociants juifs, veut récupérer ses créances. Après plusieurs années de retard, une somme est débloquée mais le dey, victime d?un détournement dans lequel a trempé le consul de France, Deval, ne reçoit rien? Et c?est ce consul que le dey s?apprête à recevoir dans son palais? Il va le recevoir, mais il trouve l?homme très antipathique et s?il n?avait tenu qu?à lui, il l?aurait renvoyé dans son pays, ainsi qu?il l?a écrit dans une lettre au ministre français des Affaires étrangères : «Je vous informe des malices et des mensonges de ce consul et de tout ce qu?il me fait croire? Je vous assure, Excellence, que je ne peux plus souffrir cet intrigant chez moi et, à plusieurs reprises, j?ai songé à le mettre dans un de nos vaisseaux et de le renvoyer, mais j?ai dû le supporter en raison de la bonne intelligence qui existe entre notre Régence et la France, une nation que nous considérons comme la seule qui nous soit amicale. Je demande à Votre Excellence de bien vouloir présenter mes respects à Sa Majesté le roi, en le priant de rappeler cet intrigant chez lui et de nous envoyer un autre consul qui soit un brave homme et qu?il ne se mêle pas des affaires de son gouvernement (?) autrement, je suis fâché de vous dire que je serais obligé de le renvoyer?» Voilà un portrait bien noir de ce consul qui représente, aux dires du dey, une nation amicale ! En fait, si Deval est aussi honni, c?est parce qu?il a trempé ? et au moment des faits continue de tremper ? dans une affaire louche où le dey d?Alger a été grugé. C?est l?affaire des deux négociants juifs d?Alger, Bacri et Bousnach, qui avaient approvisionné, entre 1795 et 1798, les armées napoléoniennes, avec du blé fourni par le dey. Mais la France n?honore pas ses créances et le dey ne récupère pas son argent. Après la campagne d?Italie, en décembre 1801, la France et Alger signent un traité de paix. Mais tout de suite après, l?application du traité va poser des problèmes, le dey refusant de considérer les Etats italiens, tombés sous la tutelle française, comme des nations amies. Autrement dit, les vaisseaux algériens allaient continuer, comme par le passé, à leur livrer la guerre. Mais Napoléon, avec la brutalité qu?on lui connaît, se fait menaçant et, le dey, pour sauvegarder la paix, finit par accepter le traité qui lui est imposé. Il écrit à Bonaparte, «premier consul de la République française et président de la République italienne» et lui demande, dorénavant, en cas de litige, de prendre contact directement avec lui, c?est-à-dire sans passer par les «intrigants». Dans la même lettre, il lui rappelle l?affaire des créances à honorer : «Faites-moi le plaisir de donner des ordres pour faire payer à Bacri et Bousnach ce que leur doit votre gouvernement puisqu?une partie de cet argent m?appartient. J?attends d?être satisfait, comme me l?a promis votre consul Dubois Thainville.» (à suivre...)