La France, qui est le premier fournisseur du pays en blé, veut aider l'Algérie à améliorer les rendements et la qualité de sa production de céréales. L'Algérie demeure toujours le premier importateur de blé dur dans le monde. Notre pays est classé à la seconde place derrière l'Egypte dans les importations du blé tendre. Pour la saison 2007-2008, l'Etat, par le biais de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), a acheté auprès de ses fournisseurs 3,3 millions de tonnes de blé tendre. Plus de 800 000 tonnes des importations représentent le blé dur. Il reste un approvisionnement de quelque 500 000 tonnes de blé dur pour couvrir des besoins estimés à 1,2 million de tonnes. Le rendement à l'hectare en céréales étant faible, voire insignifiant atteignant parfois 10 quintaux/hectare, l'Algérie ne pourra pas, du moins dans les quelques années à venir, se permettre une autosuffisance en céréales. L'apport de la France dans ces importations est considérable. Pour la saison précédente 2006-2007, l'Hexagone a fourni 80% des achats algériens. Pour cette année, les quantités sont revues à la baisse de près de 50%. Les exportations françaises attendues vers notre pays pour l'exercice actuel sont de l'ordre de 1 million de tonnes de blé tendre et de 200 000 tonnes en blé dur, contre 2,5 millions de tonnes de blé tendre et plus de 500 000 tonnes de blé dur. Ainsi, la France reste le premier fournisseur de l'Algérie. Les importations algériennes sont tournées, indique l'ambassadeur de France à Alger, M. Bernard Bajolet, principalement vers la France. En dehors de l'Union européenne, notre pays est le premier client de France export céréales (FEC). L'ambassadeur a rappelé la volonté de son pays à aider l'Algérie pour une exploitation maximale de ses potentialités, une amélioration du rendement et de la qualité de la production. “Aider l'Algérie pour qu'elle produise plus ne veut pas dire que la France va vendre moins”, explique M. Bajolet. Il plaide pour que l'industrie céréalière française vienne investir en Algérie, notamment dans les activités de stockage, la meunerie, la formation. Ce sont autant d'aspects qui favorisent le partenariat stratégique auquel aspirent les deux Etats dans cette filière. “Les céréaliers français répondront toujours aux besoins de l'Algérie. L'offre française sera encore présente et régulière”, rassurera l'ambassadeur dans son intervention au cours des 8es rencontres franco-algériennes des céréales 2007 qui ont eu lieu hier à Alger. Il évoque, en revanche, les aléas liés aux prix libres du marché et leurs fluctuations, à la production, aux conditions climatiques… Pour ces paramètres, reconnaît-il, personne ne peut donner de garantie. “C'est aux pays acheteurs de trouver des mécanismes budgétaires et financiers pour faire face au yoyo des prix sur le marché international”, suggère M. Bajolet. À ce propos, il a été enregistré une baisse des stocks mondiaux, une volatilité des cours, une spéculation à travers de nouveaux intervenants. Le développement des relations bilatérales entre les deux pays passe également, selon lui, par le renforcement des filières dont celles de l'automobile, de l'agroalimentaire et de l'industrie pharmaceutique déjà installées en Algérie. Pour la saison actuelle 2007-2008, la France exportera 5 millions de tonnes de blé tendre en dehors de l'UE, dont 20% exclusivement pour l'Algérie. Par ailleurs, il faut rappeler que l'OAIC et le FEC ont signé un protocole d'accord de coopération technique en 2004. Le document prévoit l'échange des techniciens, la formation des formateurs et l'harmonisation des connaissances entre les filières céréalières algérienne et française. Des missions techniques composées d'experts meuniers sont également envoyés dans les moulins pendant 5 semaines/an. Ils ont pour mission d'accompagner les importateurs et les industriels dans diverses activités ayant trait à la céréaliculture. Pour l'année en cours, les experts français estiment que la production franchira le seuil des 640 millions de tonnes et les stocks avoisineront les 125 millions de tonnes. Badreddine KHRIS