Un colloque franco-algérien “spécifiquement organisé autour du blé dur” est prévu demain mardi à Annaba. Initiée par l'Association France Export Céréales (AFEC), organisme interprofessionnel de promotion internationale des céréales françaises, cette rencontre aura à aborder pas moins de quatre thèmes. Il s'agit notamment du marché mondial du blé dur, de la qualité du blé français face à ses concurrents, ou encore de la production et de la qualité du blé dur français. La délégation française, représentée par une quinzaine de professionnels sera conduite par le président de France Export Céréales, M. Jean-Jacques Vorimore. A noter par ailleurs que la France constitue le premier fournisseur de blé dur de l'Algérie. En chiffres, lors de la campagne 2005/2006, l'Algérie a importé de la France plus de 1,9 million de tonnes de blé tendre et 683 000 tonnes de blé dur. Ces chiffres représentent 2/3 des achats opérés sur les marchés étrangers, pour le blé tendre et 45% de ceux relatifs au blé dur. Avec un déficit en céréales (blé tendre et blé dur) d'environ 20 millions de quintaux pour une consommation moyenne annuelle estimée, globalement, à 60 millions de quintaux, l'Algérie représente un marché porteur que les exportateurs français de ce type de produits ne pouvaient négliger. Les céréaliers français savent pertinemment que le marché algérien est porteur à plus d'un titre. La proximité géographique est un élément important pour les deux parties d'autant plus que les frets à nos jours sont de plus en plus chers. Il y a ensuite un autre élément qui est aussi important que le premier, aux yeux du consommateur algérien, celui la sécurité sanitaire. Nul n'ignore que la France a mis en place des procédures de traçabilité lui permettant de savoir exactement comment se font les traitements nécessaires. A cela s'ajoute le fait que le blé OGM n'est pas cultivé en France contrairement aux autres pays. La France assure une sécurité sanitaire de production complète qui répond aux attentes de la demande du consommateur algérien. La France, par rapport à la Russie, à l'Ukraine ou même à l'Australie est un pays, dont les structures de production sont moins importantes. Donc, il est plus facile de surveiller un agriculteur et de savoir ce qu'il met dans tel champ ou tel endroit. Aussi, et c'est très important, il existe en France une informatisation beaucoup plus poussée que dans d'autres pays, et qui permet justement cette traçabilité sans oublier la logistique. Pour suivre réellement le produit, il faut être capable de l'isoler, d'abord à la ferme ensuite dans les silos, durant le transport et même dans le port. Et pour ce faire, seuls les pays qui ont une tradition de production céréalière ancienne peuvent le faire. Les autres pays vont arriver certes, mais la France a pris un peu plus d'avance. Le marché algérien est donc très important aux yeux des céréaliers français, qui, d'ailleurs, connaissent parfaitement ses exigences. L'Algérie est, de par la tradition, mais surtout de par les intérêts communs, le partenaire le plus important, hors Union européenne, pour la France. Les Français savent aussi que le marché du blé dur en Algérie est géré principalement par l'Etat. Ce qui leur facilite la tâche pour pénétrer sur le marché algérien. En revanche, pour ce qui est du Maroc, le blé français a du mal à pénétrer le marché marocain. Ce dernier étant est entièrement privé, contrairement au marché tunisien totalement géré par l'Etat et algérien en partie public et en partie privé. Les industriels marocains sont extrêmement exigeants sur le rapport qualité/prix. Ils s'approvisionnent principalement en blé dur canadien de premier choix. Les opérateurs français ont l'habitude de comparer le prix du blé dur français à cette classe de blé, mais le blé français ne présente pas le même rapport qualité/prix.