Mme H. A. est veuve d?un terroriste. Elle est pour la réconciliation, car elle ne veut pas qu?on recommence le même épisode qu?avec les enfants des harkis. «Mes enfants ignorent que leur père était un terroriste. Je ne voudrais pas qu?ils le sachent. Ils en ont maintes fois entendu parler, mais j?ai nié. Je ne veux pas qu?ils grandissent avec le sentiment de culpabilité. Or eux, ils ne sont pas responsables du choix de leur père. Si je dis oui à la réconciliation nationale, c?est parce que je ne veux pas qu?on recommence le même épisode qu?avec les enfants des harkis», a déclaré la veuve du terroriste. «Pour mes enfants, j?adhère à ce projet», poursuit-elle précisant : «Mes enfants pensent que leur père est mort par une balle perdue alors qu?il était dans la rue.» Elle insistera : «Je ne veux pas que l?erreur des enfants de harkis se réédite avec les enfants des terroristes. Mon mari ne nous a pas demandé notre avis.» Elle rappelle : «Nous sommes aussi des victimes. Moi aussi, j?ai droit à une pension. Nous sommes victimes de part et d?autre. Il m?a laissé des enfants en bas âge. Je ne travaillais pas. Avant de l?épouser, je travaillais. J?ai été réintégrée après sa mort. J?ai eu du mal, car j?étais la veuve d?un terroriste. Aujourd?hui, je suis seule à subvenir aux besoins de mes enfants avec 9 000 DA par mois, y compris leurs allocations.» Au sein de la famille de ce terroriste, on n?aborde jamais le sujet. «On préfère ignorer la vérité et continuer à vivre et à espérer de jours meilleurs que la réconciliation et l?amnistie pourraient garantir», a noté cette mère de famille, dont le mari n?est pas le seul terroriste de la famille.