Risques n Murs fissurés et lézardés, plafonds et balcons éventrés? Rue Mouloud-Zadi, on s?attend chaque jour au pire car les stigmates du séisme sont toujours là, avec un danger qui guette tout le monde à chaque instant. «J?ai frappé à toutes les portes, j?ai écrit, je n?ai pas cessé d?écrire, mais personne ne m?a écouté.» Ce cri d?alarme est de Arezki Azira, locataire, avec sa famille, d?un appartement vétuste et fortement ébranlé par le séisme du 21 mai 2003, sis au 3, rue Mouloud-Zadi (ex-Sacré-C?ur), à Alger-Centre. Son F3 situé au 5e étage est aujourd?hui en piteux état ; il a été sérieusement endommagé par le tremblement de terre et il en porte encore les stigmates. Les balcons ont subi des dégâts importants, et même une partie s?est effondrée, heureusement sans toucher les piétons. «Deux ans après, nous vivons tous la peur au ventre. Nous craignons qu?un jour le balcon ne s'écroule sur un piéton. La rue est très fréquentée et c?est ce que nous redoutons le plus», précise Azira Arezki, locataire de cet appartement depuis 1964. Les neuf membres de sa famille se résignent, en outre, au fait que leur F3 se transforme en un petit et insignifiant? F2, puisque la famille était forcée de condamner définitivement une chambre dont le plafond bien endommagé risque à tout instant de s?effondrer. «Nous nous attendons au pire à tout moment», s?alarme la mère. A l?intérieur, le décor est alarmant. Les murs et le plancher de la terrasse sont fissurés. Plus grave encore, les murs porteurs sont largement lézardés sur toute la hauteur et les cloisons sont éventrées. «Notre calvaire dure depuis deux ans et ça continue», s?indigne Arezki. Depuis ce triste 21 mai, il n?a jamais cessé d?adresser missives, pétitions et réclamations, exprimant son désarroi devant ce danger imminent qui guette sa grande famille. «En effet, j?ai rédigé plusieurs réclamations à l?adresse de l?APC d?Alger-Centre, mais malheureusement aucune réponse ne nous a été donnée. Je ne comprends pas ce mutisme des autorités. Faut-il attendre qu?une catastrophe survienne pour qu?enfin, elles se manifestent?», s'interroge M. Azira, qui ne comprend pas pourquoi les immeubles alentour ont fait l?objet de travaux de réfection et de réhabilitation alors que le sien, tout aussi délabré si ce n?est plus que les autres sites du quartier, n?a pas reçu la visite des services du CTC. «C?est carrément le deux poids deux mesures ! Sinon comment expliquer que les murs des autres immeubles ont été confortés et pas les nôtres ?»