"Danger" Lézardés, fissurés, les immeubles menacent de s?effondrer à tout moment. La vie des habitants semble ne tenir qu?à un fil?, un miracle ! Au numéro 1, de la rue Génère, à une cinquantaine de mètres de l?immeuble démoli, dans la daïra de Sidi M?hamed, le péril guette les habitants. Cinq familles au total vivotent dans des habitations délabrées et détériorées. Elles espèrent une solution, un miracle. Ces ménages, femmes et enfants en bas âge, souffrent le martyre. Sur leurs têtes, des plafonds amochés et délabrés. Tout autour d?eux des murs fissurés et craquelés. Même la cage d?escalier n?a pas résisté au dernier séisme. La rampe n?existe plus. Ces habitations âgées et vieillottes sont entièrement délabrées, dégradées et même amochées. Dans un tel état, elles ne peuvent que constituer un danger pour les familles. Mais, personne ne s?en soucie. À l?intérieur de ces «favelas», les locataires s?empressent de nous guider vers les points les plus affectés de leur logis. De la chambre à la cuisine, aux sanitaires en atterrissant sur les balcons, les stigmates vous suivent ; comme s?ils vous contemplaient. Ici, toutes les demeures, sans exception, sont touchées. Le cas de ces bâtisses est plus qu?édifiant. Chez les Ramdani, les Abane ou les autres familles, les entailles sur les murs, les craquelures et autres lézardes sont monnaie courante. «Regardez ces fissures sur nos murs». Sur les murs et les plafonds des brèches profondes. Sur les balcons des ouvertures dangereuses. «Venez voir la cheminée de l?immeuble d?à côté, elle risque de nous tomber sur la tête et personne ne se soucie de notre sort.» Du balcon en levant le regard, la cheminée, construite après l?indépendance, selon les dires d?un habitant, risque de s?écrouler. Elle s?est considérablement détachée dans sa partie supérieure. Elle est partiellement collée à un immeuble, celui du 12 rue Abdallah-Rous. Cette partie de l?immeuble est complètement tailladée et ébréchée. Des fissures et des plaies, il y en a partout et le regard ne peut que rester figé. «Certes notre immeuble est sérieusement endommagé, mais il ne sera pas détruit», nous confie un jeune homme, confirmant que les services du CTC sont passés par là «il y a 15 jours, sans nous préciser s?ils allaient démolir ou non notre demeure». Au numéro 2 de la même adresse, c?est l?abattement total. Plus de 24 familles ont été délogées et transférées au campement des sinistrés de l-ex-Rsta, situé à l?avenue Ghermoul. «D?autres personnes sont venues occuper les lieux», nous lance ce citoyen que nous avons interrogé. Au numéro 2 de la rue Génère, les bâtisses attendent «d?y passer». «Ces immeubles vont passer à la boule de fer dans peu de temps», murmure un habitant des lieux. 369 familles sinistrées à Sidi M?hamed Le nombre de sinistrés est passé de 349 à 369 dans la commune de Sidi M?hamed. Il a été revu à la hausse à la suite des expertises du CTC qui sont tombées tel un couperet sur certaines bâtisses marquées au rouge. Pour l?heure, et selon les dires du P/APC, toutes les familles sont prises en charge. Un bâtiment attend sa démolition L?immeuble situé au 8, rue Sergent-Adoune, dans la commune d?Alger-Centre, n?a pas été démoli jusqu'à présent et ce malgré une décision du premier magistrat de la commune. Les locataires qui y résidaient ont tous été délogés, à la suite de la détérioration du bâti et de son affaissement, notamment après le séisme du 21 mai. La boulangerie La Viennoise et l?ensemble des commerçants qui y activaient ont tous baissé rideau. Le bâtiment continue de constituer un danger aux riverains.