Résumé de la 9e partie n Le vrai mobile de l?expédition projetée contre Alger est de s?emparer de ses richesses. Avec l?or qu?il raflera, le roi de France pourra corrompre des opposants et gagner les élections? La conquête d?Alger est donc décidée. Mais le maréchal de Bourmont, l?instigateur de l?expédition, se heurte à l?opposition des amiraux. L?amiral Duperré, sollicité pour diriger l?expédition, met beaucoup de temps à répondre à la proposition et quand, enfin, il répond, par lettre, au ministre de la Guerre, c?est pour demander de reporter l?expédition à cause des difficultés, selon lui insurmontables, du climat et du terrain. Mais Duperré ne peut pas arrêter la machine mise en branle par de Bourmont : le roi a décidé que l?expédition aurait lieu à la date prévue par le ministre de la Guerre. Le 2 mars 1830, Charles X, accompagné par son fils le dauphin et le duc d?Orléans, fait un discours aux pairs et aux députés, dans lequel il annonce l?envoi d?un corps expéditionnaire à Alger. Les raisons avancées sont la défense de l?honneur français et de la chrétienté. «Au milieu des graves événements dont l?Europe était occupée, déclare-t-il, j?ai dû suspendre l?effet de mon juste ressentiment contre une puissance barbaresque, mais je ne puis laisser plus longtemps impunie l?insulte faite à mon pavillon. La réparation éclatante que je veux obtenir, en satisfaisant à l?honneur de la France, tournera, avec l?aide du Tout-Puissant, au profit de la chrétienté !» La nouvelle ne soulève pas l?enthousiasme des pairs et des députés. Le roi, déçu, menace la Chambre de dissolution. C?est d?ailleurs cette menace et non l?expédition qui figurera, le lendemain, à la Une des journaux. L?opposition a compris que l?expédition n?est, de la part du roi, qu?une tentative de diversion pour faire oublier les graves problèmes de politique intérieure. L?opposition parlementaire s?organise et, le 3 mars, elle propose au vote une réponse violente au roi, le mandant d?organiser les affaires publiques en fonction des v?ux du peuple, autrement dit de cesser ses menaces. 221 députés conte 181 votent le texte. Bourmont et ses amis demandent au roi de dissoudre la Chambre : il est d?accord avec eux, mais il pense qu?il faut laisser à l?administration le temps de préparer de nouvelles élections. La dissolution n?interviendra qu?après la conquête d?Alger. Mais les événements vont se précipiter. Devant les violentes campagnes de l?opposition, Charles X signe, le 16 mai, la dissolution du Parlement. De nouvelles élections se tiendront les 23 juin et 3 juillet. En cas d?opposition de la nouvelle chambre à l?expédition d?Alger, le roi gouvernera «au nom de la sécurité de l?Etat» par ordonnance, c?est-à-dire sans être obligé de passer par les députés. Pendant ce temps, l?expédition se prépare. Bourmont a déjà mobilisé le corps expéditionnaire, fort de 37 000 hommes, qu?il équipe et entraîne. Il veut lancer l?expédition le plus tôt possible, avant les élections. Mais il se heurte aux réticences de l?amiral Duperré qui, prenant prétexte des conditions météorologiques ? des vents contraires et une mer agitée ? fait tout pour retarder l?expédition. Le 30 mai, alors que le vaisseau «La Provence» approche des côtes d?Alger, il lui fera rebrousser chemin. Il recommencera la man?uvre le 12 *juin, invoquant toujours le mauvais état de la mer. Bourmont, furieux, criant au sabotage, lui ordonne de débarquer ! (à suivre...)