Résumé de la 7e partie n Une tentative de conciliation entre Paris et Alger est tentée, mais les conditions des Français, jugées humiliantes, sont refusées. Le jour même où le «Provence», qui a conduit la délégation chargée de négocier une sortie de crise avec le dey, s?apprête à quitter Alger, le roi Charles X dissout le gouvernement du Premier ministre Martignac, jugé trop laxiste avec les libéraux. Le nouveau gouvernement, composé d?ultraroyalistes, lui est totalement acquis, notamment les trois principaux ministres : le ministre des Affaires étrangères, le prince Jules de Polignac, le ministre de l?Intérieur, le comte de La Bourdonnais et le ministre de la Guerre, le comte de Bourmont. Les trois personnages sont critiqués, non seulement par l?opposition libérale et républicaine, mais aussi par les royalistes. On reproche notamment au ministre de la Guerre, qui sera l?un des artisans de la conquête et du pillage d?Alger, d?avoir trahi en désertant peu avant la grande bataille qui a opposé, à Waterloo, la France à l?Angleterre. On se rappelle notamment le portrait que Chateaubriand a fait, dans les Mémoires d?outre-tombe, du général déserteur qui se retire au moment où il faut faire preuve de courage? Cependant, au moment où le «Provence» quitte Alger, un incident se produit : contre toute attente, il est pris par le feu des canons. Les tirs sont arrêtés peu après sur ordre du dey en personne, qui charge aussitôt le commandant d?un navire anglais de transmettre ses excuses au commandant français en lui disant qu?il s?agit d?une erreur. Et pour montrer sa sincérité, il destitue sur le champ son ministre de la Marine. Mais les Français refusent les excuses, surtout qu?elles sont acheminées par un Anglais, c?est-à-dire un ennemi héréditaire de leur pays ! A Paris, dès que l?incident est connu, le nouveau ministre de la Guerre, le comte de Bourmont, réclame aussitôt une expédition punitive contre la ville. Comme Caton demandant autrefois au Sénat romain la destruction de Carthage, il réclame la destruction d?Alger ! Le roi ne donne pas le feu vert pour une agression, mais il demande à son ministre de songer à préparer une expédition, en faisant en sorte qu?elle ne coûte pas trop cher. Le roi songe-t-il déjà, par une guerre avec la Régence, à détourner l?opinion publique des problèmes intérieurs ? En tout cas, son ministre de la Guerre, dans un rapport qu?il lui remet, lui en expose clairement les motifs : «Il est temps qu?une expédition vienne réaliser enfin les menaces prononcées du trône? Une expédition contre Alger a pour but l?honneur et l?intérêt de la France, elle impose le respect à l?Europe, elle s?empare de l?esprit national, elle donne une nouvelle vigueur à l?armée, flatte les espérances du commerce et réunit toutes les opinions, en unissant tous les intérêts.» Dans les jours suivants, Bourmont va déployer tous ses efforts pour convaincre le roi et son fils, le dauphin, à adhérer à son projet. Il s?agit surtout d?expliquer au roi que l?affaire d?Alger, qui sera, selon lui, un succès international, ne manquera pas de le sortir de ses difficultés intérieures. Il parvient à persuader la plus haute autorité militaire, le maréchal de Marmont, à plaider sa cause auprès du souverain. Il lui fait croire notamment qu?il lui confiera l?expédition, ce qui ne manquera pas de le couvrir de gloire. Alléché, le maréchal va lever les obstacles qui se dressent sur la route du comte? (à suivre...)