Résumé de la 5e partie n Mortifié par l?insolence dont fait montre son fils à son égard, en public, Schahramân le fait enfermer dans un cachot. Pour revenir au prince Kamaralzamân, voici ! A la tombée de la nuit, l'esclave chargé de garder la porte entra avec un flambeau allumé qu'il déposa au pied du lit ; car il avait pris soin de dresser dans cette chambre un lit bien conditionné pour le fils du roi ; et, cela fait, il se retira. Alors, Kamaralzamân se leva, fit ses ablutions, récita quelques chapitres du Coran et songea à se déshabiller pour passer la nuit. Il se dévêtit donc entièrement, ne gardant sur le corps que sa chemise et il s'entoura le front d'un foulard de soie bleue. Et il devint ainsi, plus que jamais, aussi beau que la lune de la quatorzième nuit. Il s'étendit alors sur le lit où, bien qu'il fût désolé à la pensée d'avoir chagriné son père, il ne tarda pas à s'endormir profondément. Or, il ne savait pas (il ne pouvait même pas s'en douter) ce qui allait lui arriver durant cette nuit, dans cette vieille tour hantée par les génies de l'air et de la terre. En effet... Cette tour où était enfermé Kamaralzamân était abandonnée depuis nombre d'années et datait du temps des antiques Romains ; au bas de cette tour il y avait un puits, également très ancien et de construction romaine ; et c'était justement ce puits qui servait d'habitation à une jeune éfrita nommée Maïmouna. L'éfrita Maïmouna, de la postérité d'Eblis, était la fille du puissant éfrit Domriatt, chef principal des génies souterrains. Maïmouna était une éfrita fort agréable, une croyante soumise, illustre entre toutes les filles des génies par ses propres vertus et celles de son ascendance, fameuse dans les régions de l'inconnu. Or, cette nuit-là, vers minuit, l'éfrita Maïmouna sortit du puits, selon sa coutume, pour prendre l'air et s'envola, légère vers les étages du ciel pour de là se porter vers tel endroit où elle se sentirait attirée. Et comme elle passait près du sommet de la tour, elle fut très étonnée de voir une lumière là où, depuis de si longues années, elle ne voyait jamais rien. Elle pensa donc en elle-même : «Sûr ! Cette lumière n'est pas là sans motif ! Il me faut entrer là-dedans voir ce que c'est.» Alors elle fit un crochet et pénétra dans la tour ; et elle vit l'esclave couché à la porte ; mais, sans s'y arrêter, elle passa par-dessus et entra dans la chambre. Et quelle ne fut point sa surprise charmée à la vue de l'adolescent qui était couché, à demi-nu, sur le lit ! Elle s'arrêta d'abord sur la pointe des pieds et, pour le mieux regarder, s'approcha tout doucement, après avoir abaissé ses ailes qui la gênaient un peu dans cette chambre étroite. Et elle releva tout à fait la couverture qui cachait le visage de l'adolescent et demeura stupéfaite de sa beauté. (à suivre...)