Résumé de la 1re partie n Comme dans l?Antiquité, on croit que les montagnes sont le refuge d?êtres mystérieux qui, de temps à autre, se manifestent aux visiteurs attardés. L?histoire que nous rapportons ici n?est peut-être qu?un rêve, mais celui qui l?a racontée est persuadé qu?elle a eu réellement lieu, dans sa jeunesse ; de toute façon, malgré les années, il en a gardé le souvenir et il ressent toujours une forte émotion quand il la raconte. Pour la commodité du récit, appelons le témoin, Omar. Il est né et a grandi dans ces montagnes, mais c?était un homme réaliste. Bien qu?ayant toujours vécu dans ses montagnes, baignant dans les mythes et les légendes, contrairement à ses compatriotes, il était ? et il l?est toujours, d?ailleurs ? un esprit rationaliste, peu enclin à croire aux histoires de fantômes et de éfrits. C?est ainsi que les nuits d?été, quand il n?arrivait pas à trouver le sommeil, il lui arrivait d?aller faire un tour dans la forêt voisine histoire de se dégourdir les jambes et de humer l?air frais et l?odeur des arbres. Parfois, il se faisait accompagner de son chien, mais le plus souvent, il partait seul. Il passait ainsi de longues heures à marcher et, quand il était fatigué, il s?asseyait pour méditer, bercé par le bruissement des arbres. Ces sorties lui faisaient le plus grand bien et, quand il retournait chez lui, il était toujours, en dépit de la marche, reposé, et il trouvait facilement le sommeil. Sa mère et sa grand-mère n?appréciaient pas, bien sûr, ces sorties nocturnes. ? Tu oses aller dans la forêt à des heures aussi tardives ! s?exclament les deux femmes à chaque fois qu?il s?apprête à sortir. ? Et pourquoi n?irai-je pas ? C?est le moment idéal pour faire une promenade ! ? C?est aussi le moment où sortent les djinns et les éfrits, dit sa mère. ? Et la nuit, la forêt et la montagne sont leur domaine ! Il ne faut, en aucune sorte, les déranger, ajoute la grand-mère. ? Je ne les dérange pas, dit Omar. Je ne fais que marcher, en silence? Quand je suis fatigué, je rentre chez moi ! Les deux braves femmes n?arrêtent pas de lui rapporter des histoires de voyageurs attardés qui font des rencontres inattendues dans la forêt. ? Légendes que tout cela ! répond-il. ? Tu as tort de prendre nos avertissements à la légère ! ? Il ne m?arrivera rien, dit-il. Il part et, en effet, il ne lui arrive rien. Les deux femmes, elles, sont si inquiètes qu?elles restent éveillées jusqu?à son retour. ? Il n?y avait ni djinn ni éfrit, dit-il. ? Tu as tort de te moquer du monde de l?invisible, lui disent-elles. Un jour, il se manifestera à toi et tu connaîtras alors une grande frayeur ! ? Ne vous inquiétez pas, dit-il, je ne me laisse pas influencer ! La peur de sa mère et de sa grand-mère l?amusait, elle ne l?inquiétait jamais. En tout cas, elle ne l?empêchait pas de faire sa promenade nocturne quand il en avait envie. (à suivre...)