Hypothèse Après son isolement dans son quartier général à Ramallah, le président palestinien risque l?élimination physique pure et simple. Israël semble déterminé à éliminer physiquement le dirigeant palestinien Yasser Arafat. Cette hypothèse n?était pas exclue hier, mais Tel-Aviv préfère pour le moment renforcer son isolement en décidant de ne coopérer avec aucun responsable sous ses ordres. «Le cabinet a décidé en principe de se débarrasser d'Arafat, qui est un obstacle à la paix. Son expulsion est une option, et sa liquidation en est une autre», a déclaré le ministre du Commerce et de l'Industrie Ehud Olmert, proche du Premier ministre Ariel Sharon. Mais il a souligné préférer resserrer l'étau autour de M. Arafat, 74 ans, bloqué depuis 20 mois dans son quartier général en ruines de Ramallah. «Il est aussi possible de le confiner dans des conditions "cellulaires" en le privant de visites et de téléphone», a-t-il dit. La présidence du Conseil a annoncé qu'elle «ne coopérerait pas avec (des dirigeants palestiniens) aux ordres d'Arafat» faisant savoir que «tout gouvernement palestinien devra avoir pour politique de se démarquer du terrorisme, de regrouper les forces de sécurité sous un commandement unique qui ne sera pas celui d'Arafat et de montrer son indépendance (vis-à-vis) d'Arafat.» Selon les médias, le chef du Shin Beth (service intérieur de sécurité), a préconisé de «liquider» le président de l'Autorité palestinienne, estimant qu'il serait plus dangereux en exil qu'en résidence forcée dans son QG. Le ministre de la Défense Shaoul Mofaz, qui a renoncé à se rendre cette semaine aux Etats-Unis en raison de la situation sécuritaire, s'est aussi prononcé en ce sens. Mais plusieurs ministres israéliens ont indiqué qu'il n'était pas question pour l'heure d'expulser ou de tuer M. Arafat. La décision de principe de l'expulser a été prise jeudi par le cabinet de sécurité, provoquant des protestations dans le monde, alors que les Palestiniens ont manifesté en masse leur soutien à leur dirigeant. Le négociateur en chef palestinien, Saêb Erakat, a estimé que les nouvelles menaces israéliennes relevaient «des agissements de mafia et non de gouvernement». Le secrétaire d'Etat américain Colin Powell a, quant à lui, répété que son pays n'était «en faveur ni de l'élimination ni de l'exil de M. Arafat». Les chefs de la diplomatie arabes doivent se réunir le 22 septembre à New York, à l'Onu, pour discuter des menaces visant M. Arafat alors que les délégués des 22 membres de la Ligue arabe en débattront aujourd?hui au Caire. En outre, Ahmad Qoreï, désigné Premier ministre par M. Arafat après la démission de Mahmoud Abbas, a indiqué qu'il poursuivait ses tractations pour la formation d'un gouvernement. Le ministre des Finances israélien, Benjamin Netanyahu, a proposé, pour sa part, d'achever dans les six prochains mois la construction de la «ligne de sécurité» censée protéger Israël d'infiltrations de kamikazes venant de Cisjordanie.