Les Suédois ont rejeté l'euro à une large majorité de 56,1% lors du référendum d?hier, une défaite reconnue par l'avocat le plus éminent de la monnaie unique, le Premier ministre Goeran Persson. 56,1% des électeurs ont voté «nej» (non) à la monnaie unique, contre 41,8% de «ja» (oui), 2,1% de bulletins blancs et 0,5% de nuls. Si l'on ne compte que les suffrages exprimés, le «non» écrase littéralement le «oui» par 57,4% contre 42,6%. La participation a atteint 81,2%. «Le résultat reflète un profond scepticisme vis-à-vis de tout le projet de l'UEM, (l'Union économique et monétaire)», a reconnu M. Persson. «Je ne vais pas démissionner même si j'ai le c?ur lourd», a toutefois souligné le chef du gouvernement, reconnaissant qu'il avait «espéré autre chose». Après avoir constaté son échec, Goeran Persson a fait contre mauvaise fortune bon c?ur. «Le résultat est très facile à respecter, et nous tâcherons de faire notre possible pour cela. (...) Nous défendrons les intérêts de la Suède en Europe et dans le reste du monde», a-t-il souligné. Le président de la Commission européenne Romano Prodi, à qui la télévision suédoise demandait si le pays allait maintenant perdre de l'influence au sein de l'UE, a répondu : «Sans aucun doute oui.» «Je ne m'attendais pas à une telle défaite» de l'euro, a-t-il ajouté. C'est de fait la deuxième gifle que prend la monnaie européenne dans les urnes, après le «nej» danois en septembre 2000.