Fidèle à son régulier rendez-vous avec un certain nombre de médias, Serge Gurvil, directeur général de Diamal, a saisi l?opportunité de cette rencontre pour pousser un véritable «coup de gueule» et dénoncer un certain nombre d?incohérences touchant le secteur de l?automobile. Dès l'entame de son intervention, il apprendra à l?assistance que le Crédit populaire d'Algérie (CPA) «n'accorde de crédit qu'aux clients de trois marques, pénalisant de fait une large part de la clientèle et une majorité de concessionnaires. C'est un manque d'étique flagrant de la part d'une banque publique censée contribuer au développement du marché». Dans le même ordre d'idées, M. Gurvil a indiqué aux présents que les quelques banques qui octroient des crédits aux particuliers pour l'achat de véhicules sont loin de compenser le vide laissé par la Cnep-Banque. Selon lui, «malgré les efforts de Baraka-Bank, de Société Générale et d?autres, le crédit automobile a connu un net recul et le citoyen est le premier pénalisé par cette situation». Ce qui a eu pour conséquence, selon l'orateur, «une crise du marché de l'automobile que d'autres facteurs viennent exacerber, tels que le rythme effréné des campagnes de remises sur les prix des produits et autres actions de promotion récurrentes qui s'étalent tout le long de l'année». Sur ce point précis, Serge Gurvil se demande si les concessionnaires ne poussent pas trop loin, au point de dévaloriser leurs produits. Pour lui, en effet, «cette fâcheuse tendance à offrir toujours plus risque d?influer sur le comportement des clients, qui attendront la prochaine remise sur les prix pour passer commande». Revenant sur un sujet qui tient à c?ur tous les concessionnaires et qui concerne la mise en place d'une structure ? club ou association de l'automobile ? comme cela existe partout ailleurs, le patron de Diamal déplore «l'inexistence du moindre contact entre les différents concessionnaires, qu'il soit formel ou informel, alors que le marché n'est pas négligeable puisqu'il atteint le volume de 140 000 unités et que l'offre tend à se diversifier davantage. Cela relève de l'aberration». A ce propos, l'orateur dira qu'il est impératif que «les concessionnaires puissent donner leur point de vue sur leur métier ; nous devons pouvoir amorcer le débat avec le législateur, qui reste seul à même de prendre en compte ou pas notre avis. Il s'agit d'éventuelles discussions avec les autorités qui permettraient de définir, par exemple, les critères qui doivent régir la distribution automobile». Pour ce qui est de la représentation des concessionnaires devant les pouvoirs publics, M. Gurvil préconise, pour éviter les problèmes de susceptibilité, que «les concessionnaires choisissent un "sage" pour défendre les intérêts de la profession». Autre volet évoqué au cours de cette intervention, l'«absence de statistiques fiables permettant d'avoir une image plus précise de l'évolution du marché». «Il est grand temps que tout un chacun puisse disposer de ce type d?informations afin qu?on puisse travailler dans la clarté et assumer en connaissance de cause nos responsabilités.» Pour ce qui est des performances commerciales de Diamal, «à fin août, nous avons immatriculé 9 300 véhicules dont 8 600 Chevrolet, ce qui constitue une avancée significative par rapport à l?année 2004 au cours de laquelle nous avons introduit 6 800 unités. Cela nous fait une moyenne de 1 200 ventes par mois, pour un chiffre d?affaires de 12 milliards de dinars soit 120 millions d?euros». Autre fait marquant lors de l?intervention de M. Gurvil, l?annonce de «l?acquisition récente d?une assiette de terrain à Oran pour ériger un show-room aux standards de qualité élevés, où seront exposées les marques du groupe : Chevrolet, Opel, Suzuki et Isuzu». Une maquette de ce site était exposée dans la salle où s?est tenue la rencontre avec la presse. Le démarrage des travaux est imminent et son inauguration aura lieu probablement à la fin de l?année prochaine, «le temps pour nous d?arriver à un volume de 200 à 250 ventes mensuelles sur Oran», a précisé M. Gurvil. Pour ce qui est de l?interdiction d?importation de véhicules d?occasion, le conférencier a indiqué que «cela n?influencera en rien les prix du neuf et renforcera certainement le champ d?action des distributeurs, qui se trouvent devant une nouvelle opportunité d?élargir leurs parts de marché». Pour finir ce petit tour d?horizon, le patron de Diamal a annoncé «l?arrivée prochaine de la nouvelle Aveo, qui a subi un restylage de sa face avant en plus d?un certain nombre d?éléments de confort et de sécurité, comme des pneumatiques de plus grandes dimensions». «La nouvelle Spark, quant à elle, sera lancée vers la mi-novembre en présence d?une délégation de Général Motors (GM), à cette occasion une présentation officielle sera organisée».