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Une ville, une histoire
Quand Job devient Corée (4e partie)
Publié dans Info Soir le 19 - 10 - 2005

Résumé de la 3e partie n Tahar part travailler dans la grande ville, mais la vie n?y est pas aussi facile qu?il le croyait, et le bilan qu?il fait, au bout d?une année, est plutôt mitigé.
Il a changé de ville. Il écrit moins souvent, mais il envoie régulièrement des mandats. Et puis un jour, il informe sa mère qu?il s?est rendu dans le sud du pays et qu?il y travaille. Il s?excuse aussi de ne pas lui écrire plus souvent, à cause des difficultés d?acheminement du courrier. La mère lui répond : «Contente-toi de travailler, ne pense pas à moi !»
Les lettres arrivent tous les mois, puis tous les deux mois et enfin il n?écrit plus qu?une fois par trimestre.
«Ce n?est pas que je t?oublie, écrit-il à sa mère, mais je travaille dans deux endroits différents. Alors, je rentre tard, je n?ai pas le temps d?écrire !»
La mère répond : «Je t?ai dit de ne pas penser à moi ! Occupe-toi de ton travail et ne m?envoie plus d?argent. Je suis loin d?avoir dépensé tout ce que tu m?as envoyé !»
Deux années passent sans qu?il ne revienne. Il écrit encore : «J?ai tellement envie de te revoir? mais il y a du travail et je ne veux pas rater l?occasion de me faire de l?argent?»
Elle lui répond : «Ne reviens qu?une fois que tu seras chargé de richesses !»
Comme sa santé va mieux, elle a recommencé à travailler : du tissage, du couscous roulé pour des particuliers? Elle effectue des réparations dans la maison, achète même quelques meubles. Elle est persuadée que lorsque Tahar reviendra, ce sera pour ne plus s?exiler. Elle pourra enfin réaliser son rêve de toujours : le marier.
Elle se rappelle avec amertume les deux tentatives qu?elle a faites : à deux reprises, la main des jeunes filles ont été refusées. A chaque fois, on convient que Tahar est un garçon sérieux et honnête, mais on ne veut pas lui accorder la main de la fille parce qu?il est trop pauvre, parce que sa maison est délabrée !
Mais demain, quand Tahar reviendra, on ne tiendra plus ce discours car il aura laissé la pauvreté derrière lui. Et chacun voudra alors l?avoir pour gendre. Que Dieu seulement lui prête vie pour qu?elle assiste au triomphe de son fils.
Tahar écrit : «Je gagne bien ma vie, j?ai suffisamment d?argent pour revenir et me marier. Mais je voudrais gagner encore plus, pour pouvoir construire une nouvelle maison. Une grande et belle maison que tout le monde nous enviera ! Mais peut-être que tu brûles de me revoir?»
La mère est au comble du bonheur : «Continue à travailler et à gagner de l?argent. Bien sûr que je brûle de te revoir, mais je peux encore patienter quelques années. Une nouvelle maison, c?est mon rêve. Je te marierai et tu la rempliras d?enfants !»
Il reste encore absent deux années et puis, un beau jour, sans crier gare, il décide de rentrer, de revoir sa mère. (à suivre...)


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