Musique n La soirée baignait dans un dynamisme allant au gré du gnaoui. Déjà la foule, une heure avant le début du concert, s?agglutinait, jeudi, à l?entrée de la salle El-Mougar, une foule de tout âge, jeunes notamment, attendait impatiemment que les portes de la salle lui soient ouvertes. Au fil du temps, la foule grandissait jusqu'à créer, dans le hall, quelques bousculades, légères et inoffensives. Ce n?est qu?à 21h30 que la salle commençait à accueillir le public, très nombreux à venir assister au concert, et ce, pour la première fois en Algérie, de Djamel Laroussi, figure du gnaoui fusion. Il fallait encore attendre une demi-heure pour que l?artiste fasse son entrée sur scène. Mais avant cela, le public exprimait son impatience par des applaudissements et des ovations et il ne cessait de le réclamer. A la surprise de tous, alors que tout le monde criait le nom de l?artiste, Djamel Laroussi, accompagné de ses musiciens, fait une entrée inattendue parmi le public, se dirigeant ainsi vers la tribune en file indienne, tout en jouant de leurs instruments, percussion (t?boul) et cuivre (karkabou), un morceau gnaoui, avant d?enchaîner une chanson hyperdynamique au plan musical. Et dès l?instant où les premières notes furent lâchées, le public, pris de délire, entra en transe. La fête peut donc commencer. D?autres chansons aux sonorités aussi bien tumultueuses que mélodiques venaient merveilleusement conférer à l?ambiance du tempo et du caractère. La soirée fut longue et chaleureuse. C?était une ambiance authentique, orchestrée dans un climat de joie et de bonne humeur. Applaudissements et danse étaient de mise. L?orchestre est composé d?instruments traditionnels, tels le karkabou et le t?boul type africain (tam tam), et d?instruments modernes, batterie, guitare électrique et basse? Ces instruments aux origines multiples mais ayant tous pour seule vocation de créer le son, d?imaginer la mélodie, donc de faire de la bonne et belle musique, ces instruments-là, en associant des sonorités plurielles, certaines modernes et d?autres puisées dans le terroir algérien (gnaoui), laissaient entendre une musique témoignant d?un travail réfléchi mené sur la note. La texture musicale était en effet soigneusement travaillée, joliment imaginée, pleine d?harmonie et d?une grande esthétique, permettant une très grande réceptivité de l?ouïe. La musique était belle et de grande qualité. Le public, toujours enthousiaste continuellement en extase, très exalté, s?enflammait à mesure que les chansons, les unes après les autres, s?égrenaient et l?entraînaient dans un transport hallucinant. Djamel Laroussi, qui s?est réjoui de se produire à Alger, s?est distingué, avec son orchestre, lors du concert, par une prestation fort admirable, de bonne facture.